Canons

Le prochain Festival de Cannes sera illustré par une affiche qui fait déjà polémique. On y voit l’actrice Claudia Cardinale, alors âgée de 21 ans, dansant sur un toit de Rome. Jusque-là, rien à redire, la jeune femme est magnifique, la pose est superbe, la photo est sexy, mais pas trop suggestive. Cependant, des observateurs attentifs ont remarqué que le cliché d’origine a été retouché pour amincir la silhouette et la faire correspondre aux canons de la mode actuelle. Claudia Cardinale, qui était une jeune femme que l’on pourrait qualifier de pulpeuse, y apparait plus mince, et même maigre selon certains.

Là est tout le débat. On se souvient des campagnes de protestation contre les agences de mannequins qui recrutent des modèles anorexiques, faisant indirectement l’éloge de la maigreur et influençant les très jeunes filles déjà tentées de se priver de manger pour ressembler à des squelettes ambulants. Ce combat a progressé, mais il n’est pas terminé et l’on ne peut que le soutenir. Il y a peut-être quand même une forme d’excès dans la dénonciation de l’affiche de Cannes. On ne peut ignorer complètement l’évolution de la société et des standards qui définissent les canons de la beauté, toujours subjectifs et reflétant leur époque. Je fais partie de la génération qui a admiré Claudia Cardinale telle qu’elle était à l’époque, avec des formes et des rondeurs propres à émouvoir un adolescent. La plupart des vedettes de cinéma, que ce soit Sophia Loren, Gina Lollobrigida ou Marylin Monroe, avaient ce style de physique. Cependant, je n’ai pas vraiment remarqué les retouches sur l’affiche avant que l’on me les désigne, Claudia Cardinale elle-même n’a pas désavoué le traitement que l’on a fait subir à sa photo d’origine et n’y voit aucune atteinte au corps de la femme, jugeant qu’il y a des choses beaucoup plus importantes.

Ne soyons donc pas plus archevêques que la Cardinale et remarquons qu’il en faut pour tous les goûts. S’il est vrai que récemment encore la dictature de la minceur a pu conduire à des excès, on assiste en ce moment au retour en force des vénus callipyges, dont le prototype est la starlette Kim Kardashian, pas avare de clichés vulgaires ne laissant que peu de doutes sur son anatomie débordante. Dans son sillage, des cohortes de jeunes femmes, telles que Nabilla, au besoin aidées par des prothèses surréalistes exhibent leur physique pléthorique à défaut de leurs réflexions, réservées aux shampoings et autres produits cosmétiques. On me permettra de préférer un peu plus de naturel et d’équilibre.

Commentaires  

#1 poucette 31-03-2017 18:04
je te trouve bien "léger" aujourd'hui
est ce pour compenser les méandres pas drôles de la campagne électorale?
merci pour le divertissement;.
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