Parabole
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 3 novembre 2015 10:32
- Écrit par Claude Séné
Elle pourrait s’appeler le lion et les chasseurs. Ce sont deux chasseurs qui se sont aventurés imprudemment à la recherche d’un lion, en oubliant leur équipement au camp de base. Et c’est le lion qui les trouve et les poursuit tandis qu’ils cherchent leur salut dans la fuite. Hors d’haleine, un des deux chasseurs demande : à quoi bon continuer, de toute façon, le lion court plus vite que nous. Et l’autre de répliquer : je n’essaie pas de courir plus vite que le lion, j’essaie seulement de courir plus vite que toi.
Cette chasse ressemble à l’élection présidentielle de 2017, pour laquelle la course a déjà commencé. La bête sauvage qui fait peur à tout le monde et menace de dévorer tous ceux qu’elle rencontre, c’est le Front national. Les deux chasseurs, on n’en connait pas encore l’identité avec certitude, mais il y a de fortes chances pour que l’un d’eux s’appelle François Hollande, pour peu que les chiffres du chômage poursuivent leur amélioration dans les mois qui viennent. Quant à l’autre, il sera désigné par la primaire de la droite et du centre qui départagera Juppé et Sarkozy. Pour l’instant, c’est la lionne qui tient la corde et qui semble assurée de participer au second tour. Il ne resterait donc plus qu’un fauteuil pour deux, mais un fauteuil très confortable puisque son occupant serait assuré de remporter l’élection par défaut, comme Chirac en 2002. C’est sans doute le scénario privilégié par François Hollande, qui s’efforce de distancer son adversaire préférentiel, celui qu’il a déjà battu en 2007, en multipliant les apparitions sur le terrain, en France comme à l’étranger. C’est surtout le seul qui lui permettrait, par un alignement improbable des planètes, de sauver sa peau et d’accéder à un second mandat.
Car cette élection, dans le cas assez vraisemblable où elle opposerait Marine Le Pen, François Hollande et Nicolas Sarkozy, présenterait la particularité d’entraîner peu d’adhésion et énormément de rejet, tant ces personnalités sont « clivantes » comme on dit aujourd’hui. Ce qui me rappelle une autre histoire de lion et de chasseur, dans laquelle le narrateur s’ingénie à placer son interlocuteur dans les situations les plus compliquées, avec un fusil qui s’enraie, l’absence d’arbres où monter se réfugier, etc. au point que l’autre lui demande s’il est de son côté ou celui du lion. Il ne faudrait pas que les électeurs finissent par choisir le camp du lion.