Identification à l’agresseur
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 14 janvier 2025 10:46
- Écrit par Claude Séné
Rassurez-vous, je ne vais pas vous infliger un cours de psychologie, dont je serais bien incapable, mais utiliser, à mon modeste niveau, une notion décrite par Anna Freud, la fille du fondateur de la psychanalyse, dans un ouvrage où elle étudie les divers mécanismes de défense mis en place par les enfants notamment, pour surmonter les difficultés et les obstacles mis à leur développement. Le revirement à 180 degrés de Mark Zuckerberg, fondateur du premier réseau social de l’histoire, Facebook, dont il est toujours propriétaire, ainsi que de sa maison mère Méta, me parait relever d’une stratégie inspirée par cette notion psychologique.
Dans une interview donnée à un célèbre journaliste conservateur à quelques jours de l’investiture officielle de Donald Trump, il a annoncé la fin du peu de régulation qui subsiste dans ses réseaux. Il n’y aura plus du tout de vérification de l’information, au nom d’une liberté d’expression dont on sait qu’elle favorise ceux qui ont déjà le pouvoir, en noyant sous la masse de mensonges délibérés une vérité fragile et souvent minoritaire. Sa gestion des entreprises qu’il dirige va d’ailleurs refléter ce changement radical d’idéologie. Alors qu’il défendait une politique d’inclusion dans le recrutement de ses équipes, c’est désormais un virilisme débridé qu’il applique en restaurant les valeurs masculinistes prônées par ses nouveaux amis, Elon Musk et Donald Trump, dont il adopte les thèses, sans aucune modération. La raison de ce revirement est simple. Le côté beurré de la tartine est nettement tourné vers le nouveau Président élu, et il ne connait que le rapport de force. Mark Zuckerberg fait partie du cercle très fermé des plus grosses fortunes mondiales et il entend bien y rester.
Il sait qu’en ce domaine, l’immobilisme est mortifère. Il est d’ailleurs en conflit avec la célèbre marque à la pomme, qui stagne, selon lui, l’empêchant de réaliser le doublement de ses bénéfices. Ces attaques ne sont pas nouvelles, mais elles sont raccord avec la nouvelle idéologie vantant les mérites de l’agressivité, une valeur typiquement masculine. On y retrouve aussi la stratégie guerrière de Donald Trump, qui menace plus que jamais d’annexer de gré ou de force les pays ou territoires qu’il juge nécessaires pour la sécurité et la suprématie des États-Unis. De son côté, Zuckerberg doit faire face à l’hégémonie d’Elon Musk, le premier à s’être positionné aux côtés de Trump, et qui serait sur les rangs pour élargir encore son empire en rachetant la branche américaine du réseau TikTok, une vente que la Cour Suprême exige, sous peine d’une interdiction sur tout le territoire, et qui doit intervenir avant la fin de la semaine. Ce qui est piquant, c’est que l’argument des autorités américaines soit le risque d’ingérence du pouvoir étatique chinois, et qu’elles envisagent sans sourciller de confier cet outil à un personnage tout aussi dangereux pour la survie de la démocratie.