Exemplarité
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 27 janvier 2025 10:42
- Écrit par Claude Séné
C’est une des qualités que l’on attend de la justice, celle de dissuader les malfaiteurs potentiels de passer à l’acte. Elle s’exercerait principalement par l’intermédiaire de son bras armé, la police ou la gendarmerie, selon les cas. La peur du gendarme serait ainsi, selon certains, le début de la sagesse. Il y aurait dans ce contexte deux leviers pour obtenir le résultat recherché : une échelle de peines très sévères, dès la première infraction, et un traitement très précoce et rapide, permettant une mise à l’écart immédiate des auteurs de violences et évitant ainsi la récidive. Autant le dispositif semble logique vis-à-vis de criminels endurcis, autant il choque, s’agissant de primo délinquants, qui plus est mineurs dans certains cas.
C’est un fait-divers récent, la mort d’un adolescent de 14 ans poignardé à Paris par deux jeunes, mineurs eux aussi, qui voulaient le forcer à leur donner son téléphone portable, qui relance la polémique concernant la Justice des mineurs, qui sont protégés, et d’abord d’eux-mêmes, par la circulaire de 1945 prévoyant des peines amoindries dans certains cas, une disposition connue sous le nom mal choisi « d’excuse de minorité ». Le nouveau ministre de la Justice, Gérald Darmanin, qui n’arrive pas à quitter complètement son costume de ministre de l’Intérieur, suggère que des cas tels que celui-ci puissent être traités en comparution immédiate, et probablement suivis de peines exemplaires. Lorsque la France, sous l’impulsion de François Mitterrand, et grâce à Robert Badinter, a aboli la peine de mort en 1981, elle a reconnu que les délinquants encourant la peine capitale n’étaient en rien dissuadés de commettre leurs forfaits par ce risque encouru.
Ce qui me parait devoir être pris en considération, en revanche, c’est l’aggravation de la violence dans les relations entre états, qui entretient un climat général de valorisation de l’usage de la force. Ces deux adolescents qui ont voulu régler leurs comptes en employant la force pour obtenir la satisfaction de leurs désirs n’ont rien fait d’autre qu’un célèbre dirigeant à la tête du pays le plus vaste du monde, la Russie, qui veut annexer son voisin, l’Ukraine, au mépris des lois internationales, pour la simple raison qu’il s’en croit capable par sa force militaire. Il n’en va d’ailleurs pas si différemment de cet autre Président, américain, cette fois, qui ne verrait que des avantages à récupérer des pays entiers ou une partie d’entre eux, sous peine de représailles économiques ou même armées. Et que dire de ce troisième dirigeant, à la tête de « l’Empire du Milieu », qui a déjà absorbé le Tibet et se réserve le droit de prendre Taïwan, quand ça lui chantera, comme la Chine a déjà absorbé Hong Kong à la fin du mandat du royaume uni. Cela ne constitue évidemment pas une excuse pour tolérer la délinquance juvénile, mais ne facilite pas le nécessaire travail d’éducation à la vie en société.