Samedi c’est économie
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 26 octobre 2019 10:53
- Écrit par Claude Séné
En tout cas sur France Inter, qui consacre sa tranche horaire de 9 à 10 heures à ces sujets, peu traités dans les médias non spécialisés. Cependant, pas un mot ce matin sur une information économique fort intéressante, de mon point de vue, et instructive. Il s’agit de la publication du top 100 des meilleurs patrons du monde, dont vous pourrez trouver les détails dans les pages économie du Figaro. Pas moins de 12 patrons français figurent dans ce classement établi par la très sérieuse Harvard Business Review, qui mesure chaque année les performances des dirigeants d’entreprise.
Et c’est là que cela devient intéressant. Qu’est-ce donc qu’un bon patron ? qui a dit : « un patron mort ! » Ce n’est pas drôle. Pierre Nanterme, le PDG d’Accenture, qui faisait partie du palmarès 2018, en est sorti pour cause de décès en janvier 2019. Alors un peu de respect. Contrairement aux apparences pour certains, ce sont aussi des êtres humains, que je sache. La preuve, c’est que les notes attribuées aux PDG tiennent compte, non seulement de leurs résultats financiers, c’est-à-dire le taux de rentabilité des dividendes servis aux actionnaires et la valeur de la capitalisation en Bourse, mais aussi de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance. Vous me pardonnerez de ne pas être plus précis sur le mode de calcul de ces indicateurs, sur lesquels l’article du Figaro ne s’étend pas outre-mesure. Mais ils existent, et ils comptent cette année pour 30 % de la note globale. Je vous rassure, il subsiste quand même 70 % de critères financiers, et les concurrents doivent déjà faire partie du Gotha mondial en étant répertoriés dans les 1200 entreprises les plus riches selon Standard&Poor’s.
Et le gagnant est !!! (Roulements de tambour) … un illustre inconnu, Jensen Huang, à la tête de Nvidia, une entreprise fabricant des cartes graphiques pour ordinateur, que vous ne connaissez pas sauf si vous êtes un « geek ». Et le premier Français, François-Henri Pinault, patron de Kering, un groupe spécialisé dans le luxe, pointe à la troisième place. Beau comme Crésus, il a épousé l’actrice Salma Hayek, mais il entretient « une danseuse », le club de football de Rennes dont il est propriétaire et président. Il doit en partie son bon classement à son engagement dans la réduction de l’empreinte carbone des activités du groupe et la fondation en faveur des droits de femmes. Il est également mécène et s’intéresse à l’art moderne. Son groupe a promis de verser 100 millions pour la reconstruction de Notre-Dame. C’est pratiquement un sans-faute, si l’on excepte les suspicions d’évasion fiscale. Car François-Henri Pinault n’aime pas payer d’impôt s’il peut faire autrement, même en touchant 21,8 millions pour la seule année 2018 qui s’ajoutent à un patrimoine de plus de 25 milliards de dollars. Un patron plus que parfait, je vous dis.