Travailleuses, travailleurs resuite

Au cours de la Ve République, en 1963, les mineurs commencent une grève illimitée, toutes les fédérations sont dans le mouvement, par solidarité, ils reprennent le travail le 5 avril en obtenant une augmentation des salaires et une quatrième semaine de congés payés.

La CFTC se déconfessionnalise et devient la CFDT en 1964, et décide un accord avec la CGT sur six objectifs de lutte.

Un peu en marge, le 24 mars 1967, à la faculté de Nanterre, 150 étudiants d’extrême gauche menés par Daniel Cohn-Bendit, occupent l’université, ils réclament la libre circulation des filles et des garçons dans les résidences universitaires, le droit à l’égalité et la liberté de la sexualité… d’autres universités suivront, on n’y voit le détonateur des « événements de mai 68 », car…

Le 3 mai, la Sorbonne est occupée, 400 manifestants, quelques étudiants de Nanterre, les rejoignent. L’université est évacuée de force, 480 blessés, 574 arrestations, dont Jacques Sauvageot, dirigeant de l’UNEF, Cohn-Bendit, Lalonde, Krivine… le doyen de Nanterre, le 4 mai, critique cette violation du « sanctuaire universitaire », le 6 mai, le SNESsup dirigé par Alain Geismar soutient les étudiants.

Les maoïstes essaient de se rallier les ouvriers, la CGT dirigée par Séguy ne suit pas, mais des manifestations de solidarité s’expriment à Brest et à Strasbourg.

Le 10 mai, à la manifestation de Denfert-Rochereau se retrouvent 20 000 lycéens et étudiants, ils occupent dans la nuit le Quartier latin avec des barricades qui seront prises d’assaut par 6255 policiers, une centaine de manifestants blessés, des voitures incendiées, 469 interpellations, dont Krivine, Cohn-Bendit, Serge July… (impliqués dans le mouvement du 24 mars).

Face à la répression policière, l’opinion publique soutient les étudiants. Pompidou ordonne alors la réouverture des universités, exige le départ des policiers de la Sorbonne.

Le 12 mai, la CGT appelle à la grève générale pour le lendemain, appel repris par le SNESup, la CFDT, la FEN, FO, tous insistent sur la solidarité étudiants ouvriers avec pour mot d’ordre commun « 10 ans, ça suffit ».

Choqués par les brutalités policières, les syndicats rejoignent le mouvement étudiant le 13 mai, 1 million de manifestants, les débrayages se poursuivent le 14 mai, à Sud-Aviation de Bouguenais, avec les métallos de Claas Woippy… 85 % des mineurs sont en grève dans le Nord–Pas-de-Calais, le 16 mai les ouvriers de Renault Billancourt occupent leur usine, (quand Renaut éternue, la France s’enrhume) le 16 mai, la grève générale symbolique prévue pour une journée, se poursuit, le pays est paralysé ! le 22 mai, 10 millions de salariés ne sont pas au travail.

Les syndicats reprennent la tête du mouvement, on accepte leur autorité, la grève perdure jusqu’au 30 mai, c’est le début de la première grève générale sauvage connue, le mouvement sera long, les grèves cessent progressivement jusqu’au 4 juin.

Pendant ce temps dans les coulisses, Jacques Chirac, mandaté par Pompidou, prépare des négociations avec les syndicats qui sont à peu près les seuls à tenir le pays, pour arrêter le mouvement.

Cela se conclura le 27 mai par les accords de Grenelle, où se retrouvent les représentants du gouvernement et des syndicats CGT, CFDT, FO, CFTC, CGC, FEN et le CNPF.

Le 31 mai, l’essence revient, la police et l’armée reprennent l’ORTF, dans les entreprises, des élections branche par branche poussent les ouvriers à reprendre le travail (la base était hostile aux accords de Grenelle).

L’invitée du dimanche