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Pour une fois, on ne pourra pas blâmer Donald Trump de sa faible réaction concernant les affrontements entre l’Inde et le Pakistan dans la région du Cachemire, où la situation s’est encore envenimée récemment avec un échange de tirs faisant suite à des incidents graves. Il s’est contenté de lancer un appel aux deux parties pour que les représailles réciproques cessent et que les combats s’arrêtent de part et d’autre. Il propose mollement sa médiation pour éviter une escalade d’autant plus dangereuse que les deux pays possèdent l’arme nucléaire. Quand on voit les piètres résultats de ses tentatives d’arrêter la guerre d’invasion menée par Poutine contre l’Ukraine, ou ses encouragements à Netanyahou d’extermination des Palestiniens à Gaza, on préfère qu’il s’abstienne.

Le conflit actuel ne date pas d’hier. Il est la conséquence d’une décolonisation mal pensée et mal mise en place juste après la fin de la Deuxième Guerre mondiale. La puissance coloniale la plus implantée était le Royaume uni. La France, quant à elle, ne possédait que les fameux comptoirs dont les écoliers devaient apprendre la liste par cœur, et qui ont été rendus à l’Inde comme Pondichéry en 1954, ou récupérés par elle comme Goa en 1961. L’immense protectorat britannique sur le sous-continent va être partitionné sur une base religieuse : les hindouistes auront l’Inde, au centre du territoire, et les musulmans, le Pakistan, réparti sur deux régions de part et d’autre de l’Inde, sans communication entre elles. On a vu les ravages que ce type de partition a pu occasionner, aussi bien pour créer l’État d’Israël que tout le Moyen-Orient ou la région des Balkans. Comme souvent, une région pose alors problème : le Cachemire, dont une grande partie est peuplée de musulmans, mais est administrée par un maharadja hindou. Dès lors, les deux pays se disputent la province. L’ONU entérine la séparation de la région en deux entités rattachées aux deux pays, plus une partie contrôlée par la Chine, mais les hostilités reviendront régulièrement.

Si les choses étaient déjà difficiles quand la plupart des pays acceptaient l’arbitrage des Nations Unies lorsqu’un accord parvenait à émerger malgré le droit de veto des membres permanents, le revirement de Donald Trump avec son rapprochement inattendu vis-à-vis de Vladimir Poutine a mis à mal la possibilité de réguler les conflits au nom d’un ordre mondial reconnu par tous les états membres. L’absence d’une telle instance fait peser une menace existentielle sur toute la planète avec un risque évident de nucléarisation du conflit, et une mondialisation possible si l’on tient compte que les belligérants, l’Inde et le Pakistan sont respectivement la première et la cinquième puissance les plus peuplées, à proximité de la Chine, elle-même deuxième nation mondiale en termes de population et de Produit intérieur brut. Un ensemble qui « pèse » environ 3 milliards d’individus sur les 8 milliards que compte le monde actuellement.

Commentaires  

#1 jacotte 86 08-05-2025 11:51
possédant l'arme nucléaire !!!de quoi faire trembler la planète
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