Travailleuses, travailleurs… 1

En ce 1er mai 2025 (décrété jour férié pour les travailleurs en 1889 à la deuxième internationale socialiste et acté le 1er mai 1890) combien étaient-ils présents à l’appel des syndicats, pour manifester leur volonté de se faire entendre des pouvoirs en place ? 300 000, dont 100 000 à Paris. Un peu d’optimisme, c’est un peu plus qu’en 2024.

Cette journée organisée par les syndicats dont l’objectif est de conserver, de protéger les conquêtes sociales des travailleurs, est fêtée dans presque tout le monde entier.

Belle occasion pour revoir l’origine et l’évolution des syndicats.

À partir du XVIe siècle, l’avènement de grandes manufactures et de grands commerces marque une opposition d’intérêts entre employeurs et employés. La naissance des compagnonnages met en place une entraide nécessaire pour la défense contre les abus de pouvoir et les exigences des patrons.

En 1831, la révolte des canuts contre les conditions de travail est sévèrement réprimée et se termine par la déclaration du président du conseil « il faut que les ouvriers sachent qu’il n’y a pas de remède pour eux que la patience et la résignation »

1842, typographes et imprimeurs négocient, pour laisser diffuser des idées sociales, création du journal « l’atelier » qui s’oppose à « l’écho de la fabrique »

1848, fin de la monarchie de Juillet, le gouvernement provisoire décrète la journée de travail de 10 heures à Paris, de 11 heures en province, proclame le droit au travail, et crée les ateliers nationaux pour lutter contre le chômage.

1864, naissance du syndicalisme, les ouvriers, déçus par les expériences politiques successives, veulent confier aux seuls ouvriers le soin et la défense de leurs intérêts, la classe ouvrière ébauche les premières associations professionnelles.

Création de la première association internationale des travailleurs, inaugurée à Londres le 28 septembre 1864 avec des sections locales dans chaque pays, les ouvriers délégués mettent en place des liaisons d’échange d’informations sans passer par les patrons. Il y a une volonté de bâtir l’action ouvrière vers un socialisme de l’avenir.

À sa tête, Karl Marx va jouer un rôle éminent comme chef du mouvement ouvrier.

1871, chute de l’empire, la République et la Commune sèment les germes d’une forme d’État socialiste, c’est le premier pouvoir révolutionnaire prolétaire.

Durant la IIIe République se crée un renouveau du mutualisme, la conscience de classe et l’esprit de corporation.

La loi Waldeck-Rousseau du 2 mai 1884 reconnaît le droit d’association syndicale.

1886 premier congrès national des syndicats ouvriers à Lyon, les tisseurs (les successeurs des canuts) invitent les différents syndicats de France à s’unir dans une fédération nationale de groupes corporatifs. Ils sont à l’origine de la création des bourses du travail.

1er mai 1890, première mobilisation de la classe ouvrière pour réclamer la journée de travail de huit heures. 1er mai 1891, la troupe tire sur les manifestants à Fourmies, 15 morts, premières victimes du syndicalisme.

1895 s’installent des bases solides du syndicalisme, croissance du nombre de syndicats, élaboration de grandes fédérations, répondant à un besoin d’une union.

Le 25 septembre 1895, au congrès de Limoges des métallurgistes, la CGT voit le jour avec trois courants : les réformistes dont l’action est l’amélioration de la condition ouvrière indépendamment des partis politiques, les marxistes dont l’objectif est l’amélioration de la condition ouvrière en s’associant au parti communiste pour prendre le pouvoir, les anarchistes dont l’objectif est de faire la révolution sans les partis politiques.

À suivre…

L’invitée du dimanche