
Jamais si bien servi que par soi-même
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 2 mai 2025 11:01
- Écrit par Claude Séné

C’est très certainement la motivation qui a poussé le président Donald Trump à mettre en scène lui-même la célébration des cent premiers jours de son nouveau mandat. Aucun courtisan, fut-il aussi zélé que le plus vil flatteur de son entourage, qui n’en manque pourtant pas, n’aurait probablement osé déverser autant de flagorneries qu’il n’en a lui-même produit et assénées sans la moindre vergogne. Sachant que personne n’oserait encenser son début de mandat à la hauteur des besoins de sa propagande, il s’est décerné tout seul le brevet d’excellence indépassable sur une supposée réussite jamais atteinte avant lui dans tous les domaines.
En toute modestie, il déclare avoir relevé victorieusement le défi qui l’attendait pour ce second mandat dans lequel il devait s’occuper non seulement des États-Unis, mais aussi du monde entier. Sur ce point, on ne peut que constater les dégâts que ses décisions hasardeuses font déjà peser sur un équilibre mondial fragile, et craindre une aggravation tant sur le plan économique que politique. Fort heureusement, la réalité semble avoir quand même une certaine influence sur Donald Trump, qui a dû, apparemment, tenir compte des réactions de la Bourse, et d’une chute conséquente de sa popularité dans les sondages d’opinion. Il ne pourra pas éternellement rejeter toutes ses erreurs sur le camp démocrate et un Joe Biden déjà aux abonnés absents. Son incapacité à obliger Poutine à s’engager dans un processus de paix l’a contraint à passer un accord dans des termes plus acceptables avec l’Ukraine après avoir humilié son président, pour avoir un résultat à présenter au bout de ces 100 jours qui devaient instaurer un nouvel ordre mondial.
Donald Trump prétend qu’il s’est beaucoup amusé pendant cette période, et je l’en crois capable. Mais les faits sont têtus, et les sous-fifres vont commencer à payer les pots cassés. À commencer par son conseiller à la sécurité nationale, Mike Waltz, qui s’est découvert tout récemment une vraie passion pour l’Organisation des Nations Unies, où il va désormais représenter son pays si le Sénat entérine ce choix. Tout rapprochement avec sa boulette de mars dernier où il avait transmis des infos secrets défense à un journaliste ne serait évidemment que pure coïncidence. Un autre signe intéressant d’une évolution dans l’entourage de Trump, c’est la confirmation de la prise de distance annoncée d’Elon Musk après des purges massives dans l’administration, qu’il n’a pas pu mener complètement à terme. Son ami Trump n’a pas cherché à le retenir, le congédiant de façon expéditive en le renvoyant à la commercialisation de ses voitures Tesla, dont les ventes ont en effet chuté massivement, notamment en France. Ces 100 jours ont déjà paru interminables, et nous ne sommes pas au bout de nos peines. Alors on se raccroche au moindre signe d’espoir, comme cet accord avec l’Ukraine, en espérant un réveil des opposants au président américain.