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Nouvelles du front
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 16 juillet 2019 10:20
- Écrit par Claude Séné
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Faut-il sauver le soldat de Rugy ? Rien n’est moins sûr. Il semble avoir été parachuté derrière les lignes ennemies et ses collègues de la majorité ne se bousculent pas au portillon pour prendre sa défense en se portant volontaires pour une opération commando afin de l’exfiltrer de cette délicate situation. On n’aurait pas trouvé plus d’une quarantaine de députés pour venir à la rescousse du ministre en signant une tribune de soutien. L’intéressé aurait préféré renoncer à sa publication, qui aurait souligné son isolement dans son propre camp.
En quittant son parti pour rejoindre celui de la majorité, François de Rugy ne représente plus une force d’appoint pour la République en marche. Il constitue à lui seul la totalité des troupes susceptibles de le suivre. Le futur candidat LREM à la mairie de Paris, Benjamin Griveaux, a préféré prendre ses distances, et il n’est pas le seul. On attendait avec intérêt la réaction du chef de l’état, dont François de Rugy se prévalait du soutien. Elle est venue tardivement, qui plus est pendant un séjour à l’étranger, mais on s’est habitué à voir Emmanuel Macron s’assoir sur ses principes, et d’une tiédeur qui confine à la glaciation. À part balancer des piques à Médiapart avec qui le président a des comptes à régler depuis l’affaire Benalla, je n’ai rien entendu qui puisse aider le ministre à se sortir de ce mauvais pas. Et vous savez quoi ? Je ne le plains pas.
Ce qui fait désordre dans cette histoire, c’est l’impression que donne François de Rugy de pouvoir se permettre de jongler avec l’argent public, soit en donnant des dîners fastueux, soit en faisant rénover luxueusement son logement, soit en achetant un sèche-cheveux doré à la feuille. Le tout en étant non imposable et en occupant un logement soumis à conditions de ressources. Tout ça fait désordre, même s’il n’est pas prouvé qu’il ait quoi que ce soit d’illégal dans cette affaire. François de Rugy déclare notamment pour sa défense, avec des sanglots dans la voix, qu’il n’a jamais demandé, de sa vie, à bénéficier d’un logement social, comme s’il s’agissait d’un déshonneur. C’est peut-être ça le problème. Moi, si, j’en ai fait la demande, comme nombre de mes concitoyens, et comme eux encore, il m’a fallu patienter avant d’en obtenir un. Sa défense maladroite démontre à l’évidence qu’il n’appartient pas à ce milieu des prolétaires et pourrait faire croire qu’il se juge au-dessus des simples citoyens, qui ne se posent même pas la question de l’opportunité d’acheter un accessoire de toilette à 499 euros. Serait-ce cette maudite particule qui lui colle aux basques et lui donne cette image d’aristocrate dédaigneux ? Ce pouvoir pêche décidément par arrogance, et ce, jusqu’au sommet de l’état.
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