
Confusion des genres
- Détails
- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 20 août 2025 11:16
- Écrit par Claude Séné

Benyamin Netanyahou est à la tête d’un état, celui d’Israël, qui, à mon sens, est le résultat d’une mauvaise réponse à une bonne question. Après le martyre de la Shoah et les souffrances subies par les juifs, victimes des persécutions des nazis, qui ont tenté de les exterminer jusqu’aux derniers dans l’horreur de la « solution finale », la communauté internationale a pensé qu’il fallait proposer la création d’un état basé sur l’appartenance religieuse, qui serait réservé à tous ceux qui se réclamaient du judaïsme, excluant de fait d’autres habitants relevant d’une autre confession, ou sans croyance religieuse. Cette disposition, purement administrative à l’origine s’est transformée en vérité révélée et est devenue pour certains un dogme intangible.
Le Premier ministre israélien considère donc que la reconnaissance d’une entité palestinienne, à plus forte raison un état palestinien, est une attaque frontale contre le peuple juif dans son ensemble, donc un acte d’essence antisémite, au même titre que les persécutions contre les juifs en général et relève de l’antisémitisme pur et dur. C’est le sens du courrier adressé au président Emmanuel Macron, accusé « d’alimenter le feu antisémite » en appelant à la reconnaissance d’un état palestinien. Cependant, de nombreux pays ont déjà reconnu un tel état et d’autres s’apprêtent à en faire autant, convaincus que la seule solution pour aboutir à une paix durable réside dans un accord entre les belligérants pour, au minimum, une reconnaissance réciproque dans ce qu’il est convenu d’appeler une solution à deux états. Un des principaux obstacles à ce difficile chemin vers la paix est le Premier ministre israélien lui-même. Il a pris la tête d’une coalition comprenant les partis les plus ultras et les plus religieux, qui lui assurent une majorité à la Knesset, mais lui dictent leurs conditions.
C’est leur intransigeance qui explique le désastre de la situation dans l’enclave de Gaza, déjà laminée par les bombardements incessants et la famine organisée des populations civiles, qui se préparent à subir un nouvel assaut et une occupation supplémentaire qui ne pourront qu’être catastrophiques. La question des otages reste très préoccupante. Les négociations restent lettre morte du fait des Israéliens qui bloquent les échanges en exigeant un règlement global immédiat, malgré la pression des familles, exaspérées par l’immobilisme au sommet de l’état. Dans ce contexte, on peut s’étonner que le Premier ministre israélien, qui a fait adopter une aggravation de l’intensité de la guerre dans la bande de Gaza, dans l’espoir que le combat cesse faute de combattants ennemis, tente de faire porter au président français la responsabilité de la mauvaise presse de son régime, qui réussit à s’attirer les critiques du monde entier par une politique digne de leurs anciens bourreaux.