Arrêtez la guerre à Gaza !

L’information a été assez peu relayée en France, mais elle me parait symboliquement importante. Il s’agit d’un appel émanant d’anciens responsables de la sécurité d’Israël, qui ne peuvent pas être suspectés de vouloir nuire à leur pays, qu’ils ont tous contribué à défendre à leur niveau à un moment donné. Ils se sont constitués en mouvement, celui des Commandants pour la sécurité d’Israël, et ils ont été signataires d’une tribune réclamant la fin de la guerre à Gaza. Ils sont plus de 550 et cumulent à eux tous plus de 1000 ans de mandat et d’expérience cumulés. Leur démarche s’adresse à la fois au public, sous forme de vidéo, et aussi au président des États-Unis, Donald Trump, à qui ils ont adressé une lettre ouverte.

En effet, ces anciens hauts responsables considèrent collectivement que l’armée israélienne a atteint tous ses objectifs de guerre en affaiblissant considérablement le Hamas, « qui ne représente plus une menace stratégique pour Israël » à l’exception de la libération des otages, qu’il faut impérativement obtenir à la faveur de négociations de cessez-le-feu. Car le Premier ministre et le gouvernement israélien, bien qu’il affiche sa volonté de « mettre le sort des otages au cœur de l’agenda international », ne démontre pas une recherche d’un accord acceptable par la partie adverse. Ce que les commandants signataires de l’appel appellent « un projet d’accord global raisonnable ». Ils tiennent visiblement Benyamin Netanyahou pour responsable de l’échec des pourparlers de paix tentés sous l’égide du Qatar, puisqu’ils s’adressent directement à Donald Trump pour qu’il fasse pression sur le Premier ministre israélien.

C’est assez bien joué de leur part de flatter l’ego du président américain qui se glorifie d’être un faiseur de paix, et qui détient un levier très puissant sous la forme de l’approvisionnement d’Israël en armes et en munitions. Il suffirait d’un contingentement de ces livraisons pour affaiblir grandement la puissance militaire de l’état hébreu, et le fragiliser, au moment où Tsahal, l’armée israélienne, se bat sur tous les fronts en même temps. La gloriole de Donald Trump sera-t-elle un moteur assez puissant pour le pousser à intervenir personnellement dans le dossier de la bande de Gaza ? Ce n’est pas certain. Il lui faudrait l’assurance que ce serait décisif dans sa quête du Graal que représente pour lui l’obtention du prix Nobel de la Paix, au moment où les chances d’un processus pacifique dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine ne montrent guère de progrès. On se souvient du projet du président américain de transformer la bande de Gaza en vaste parc à thème dans une Riviera fantasmée qu’il faudrait construire sur les décombres de ce champ de ruines qu’est devenue la Palestine. Quant aux Palestiniens, leur avenir est bien sombre.

Commentaires  

#2 Jacotte 86 05-08-2025 14:05
J'ai le même étonnement par naïveté sans doute...pas assez sensationnel pour les médias?ou déjà analyse comme sans suite possible...je m'interroge ...qui a d'autres,suggestions?
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#1 Christele 05-08-2025 12:39
On peut aussi se demander pourquoi cette information a été si peut relayée en France...
Serait-ce parce que nos médias sont de plus en plus aux mains de la droite extrême ?
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