Au suivant !

De Rugy ? Démissionné pour la France ! Richard Ferrand ? Muté de la cohésion du territoire (???) au perchoir de l’Assemblée nationale. François Bayrou, Sylvie Goulard, Marielle de Sarnez ? Démissionnés pour la France après le scandale des attachés parlementaires Modem. Laura Flessel ? Démissionnée pour la France avant révélations fiscales. Gérard Collomb, Benjamin Griveaux, Mounir Mahjoubi ? Démissionnaires en vue des municipales. Nicolas Hulot ? Démissionnaire au profit de la cause écologique. Nathalie Loiseau ? Démissionnée pour l’Europe. Sans oublier les quatre ministres ou secrétaires d’État dont le CDD n’a pas été renouvelé : Françoise Nyssen, Stéphane Travers, Jacques Mézard et Delphine Gény-Stéphan. Je sais, à part la première nommée, vous ne les connaissez pas.

En deux ans, cela commence à faire beaucoup. Dans une équipe de football, la différence se fait souvent autant par la qualité des remplaçants que par le talent des titulaires. Dans les gouvernements d’Emmanuel Macron, on se rend compte qu’il est de plus en plus difficile de trouver des remplaçants au fur et à mesure des défections. François de Rugy n’avait déjà pas l’envergure et la notoriété de Nicolas Hulot, mais il avait l’avantage d’être estampillé écologiste, même s’il mettait très peu de vin écolo dans son eau libérale. Et voilà que pour le remplacer, le président n’a pas trouvé un seul écolo pur jus qui accepte le poste, avec toutes les contraintes qui lui seraient imposées et l’indigestion annoncée de couleuvres économiques. Il en est réduit à confier le poste à Élisabeth Borne dont la sensibilité verte avait échappé à tous les observateurs.

Au moins, les choses sont claires. Avec cette ancienne préfète, pas de mauvaise surprise à craindre, la discipline faisant la force principale des armées. L’écologie sera l’affaire de tout le monde, annonce-t-on du côté du pouvoir, ce qui signifie immanquablement qu’elle ne sera l’affaire de personne. Du moins le président et son Premier ministre seront-ils dispensés de la petite comédie qui voulait faire croire à un verdissement de leur politique. Ils pourraient reprendre à leur compte la formule de Nicolas Sarkozy selon laquelle « l’écologie, ça commence à bien faire ». Élisabeth Borne est présentée comme une ministre technicienne, et même polytechnicienne. Elle ne fera pas plus d’ombre au président dans ses nouvelles fonctions que dans les anciennes, et l’on peut espérer qu’elle ne prise pas le homard et le champagne dans l’exercice de son mandat. C’est déjà beaucoup dans l’état actuel des affaires. Il reste le délicat exercice de procéder à son remplacement au ministère des Transports.

Commentaires  

#1 Claude 17-07-2019 13:39
Dernière minute. J'apprends que la ministre polyvalente assumera les deux postes pour le prix d'un. Elle n'est pas belle la vie?
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