L’été sera chaud

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Catégorie : Diabloguiste
Publié le vendredi 12 juillet 2019 10:33
Écrit par Claude Séné

Du côté de la météo, c’est déjà parti. Après l’épisode de canicule du mois de juin, où des records de température depuis que les relevés existent ont été battus, les phénomènes orageux se succèdent, avec de violentes averses de grêle, qui font des dégâts considérables dans les vignes et les vergers notamment. Une nouvelle occasion de constater que les agriculteurs sont peu ou mal assurés, tant les marges dégagées par leur activité sont faibles et les primes élevées. La plupart renoncent à s’assurer et croisent les doigts. Bien qu’on ne puisse pas faire de lien de causalité directe entre le réchauffement climatique et la dégradation des conditions météo, il faut s’attendre à la multiplication de ce genre d’épisode.

Pour le président et sa majorité, l’été risque d’être aussi mouvementé que celui qui l’a précédé. Après le feuilleton Benalla en 2018, on pourrait assister au remake de Rugy en 2019. Emmanuel Macron n’a pas tiré les leçons du dernier épisode. Faute d’avoir tranché dès le début en se séparant de la personne incriminée, il risque de traîner une nouvelle affaire comme un boulet, surtout si de nouvelles révélations sont encore à venir, comme c’est très possible, les journaux par abonnement aiment bien fractionner leurs informations pour en tirer le plus de bénéfice possible. Autre pomme de discorde qui risque de nous occuper un moment, ce sont les investitures du parti présidentiel en vue des élections municipales. Pour la capitale, c’est fait. À la surprise générale, c’est le poulain du président qui a été désigné à l’unanimité pour briguer les suffrages des Parisiens. Cédric Villani fait l’apprentissage des magouilles d’appareil et du fait du prince pour constater que ses arguments ont été écoutés poliment, mais que les jeux étaient faits, ailleurs, au château. Peut-être avait-il cru qu’il ne devait son poste de député qu’à son seul mérite ? Les plaies seront longues à cicatriser, apparemment, et les rivalités qui minent le parti macronien n’en ont pas fini d’empoisonner les relations entre nouveaux venus, qui s’estiment tous légitimes, alors que leur ancrage populaire est encore inexistant. À Lyon, Marseille ou dans les petites communes, les électeurs voteront pour des personnalités locales, non pour ou contre le président.

C’est aussi pendant l’été qu’en général on apprend les mauvaises nouvelles fiscales. Après les annonces de cadeaux destinés à éteindre l’incendie des gilets jaunes et calmer la grogne endémique des classes moyennes, place aux économies budgétaires, qui semblent être toujours le terrain de jeu préféré des fonctionnaires du ministère des Finances. Réforme des APL, baisse de l’avantage sur le gasoil non routier, déremboursement de l’homéopathie, puis réforme des retraites, de l’assurance chômage, etc. nous devons nous attendre à de nombreux guets-apens tout au long de la saison estivale. L’été sera chaud !