Tel est pris
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 3 mai 2019 10:07
- Écrit par Claude Séné
Mes craintes concernant le déroulement des manifestations du 1er mai se sont révélées sans fondement, et je m’en félicite. Contrairement aux rumeurs qui annonçaient un Paris à feu et à sang, la situation est restée sous contrôle, mais l’on peut mesurer après coup que cela tient autant du hasard et de la chance que de l’organisation du maintien de l’ordre. S’il n’y a pas eu, fort heureusement, de morts physiques, on pourrait bien constater d’ici peu la mort symbolique du ministre de l’Intérieur, qui ne pourra pas cette fois-ci se réfugier derrière le préfet de police, qu’il a déjà limogé.
Christophe Castaner a cru bon en effet de se saisir d’un incident pour tenter de discréditer le mouvement de contestation en l’accusant de s’en prendre à l’hôpital de la Salpêtrière, que des manifestants auraient « attaqué ». Des faits, qui, s’ils avaient été avérés, auraient été inadmissibles et auraient aussi signé une bêtise insondable de la part de leurs auteurs, qui avaient tout à perdre dans ce genre d’aventure. Une fable invraisemblable se développait alors, selon laquelle des soignants auraient été obligés de repousser physiquement des assaillants qui voulaient s’introduire dans les salles de réanimation. Le bobard se nourrissait des déclarations de la directrice de l’hôpital et sa présentation tendancieuse des évènements, puis celles de Martin Hirsch, directeur de l’APHP, qui a abandonné définitivement sa casquette d’humanitaire, et, dans une moindre mesure, d’Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, qui semblait avoir flairé la supercherie. Comme souvent en pareil cas, la presse emboîtait le pas, à de rares exceptions près, et des mouvements politiques tentaient de récupérer les faits à leur profit.
Passe encore que le Rassemblement National en profite pour accuser le gouvernement de laxisme. Ces gens-là sont prêts à tout. Ils sont suivis de près sur le terrain sécuritaire par les Républicains. Mais que le candidat écologiste aux élections européennes, Yannick Jadot, se soit laissé abuser par cette manœuvre grossière me parait surréaliste et en dit long sur la dérive des mouvements représentant l’écologie. Des vidéos d’amateurs montrent clairement que ce sont les manœuvres des forces de l’ordre qui ont amené les manifestants à essayer de se protéger en pénétrant dans l’enceinte de l’hôpital, et qu’à aucun moment ils n’ont eu l’intention de causer le moindre tort aux patients ou aux soignants, ce que confirmera certainement l’enquête en cours si elle est menée avec un minimum d’objectivité. En toute logique, le ministre devrait démissionner, après avoir fait la preuve de son pouvoir de nuisance, qui s’ajoute à son incompétence. Sinon, qu’inventera-t-il la prochaine fois ? Que les gilets jaunes mangent un enfant au petit déjeuner ?
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