Inter venez
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 2 mai 2019 10:40
- Écrit par Claude Séné
Est-ce un ordre ? Une suggestion ? Une injonction ? toujours est-il que les fidèles auditeurs de la matinale de France Inter, la plus écoutée, si je ne me trompe, et dont je fais partie, sont invités à donner leur avis pendant une dizaine de minutes, réponses comprises, ou à poser des questions aux invités de l’émission de 7 à 9. Les « titulaires » aux manettes de la séquence depuis 2017 sont Nicolas Demorand et Léa Salamé, qui sont pour beaucoup dans le succès d’audience de la chaine. La journaliste ayant cru de son devoir de ne plus paraître à l’antenne en raison de la candidature de son compagnon, Raphaël Glucksman, aux élections européennes, elle est remplacée en ce moment par Carine Bécard.
Aux yeux de certains acteurs de la vie politique, France Inter est réputé être un repaire de dangereux gauchistes. Ceux-là seront rassurés par les prestations de Carine Bécard, qui sévissait déjà, mais de façon plus discrète en faisant des portraits de personnages politiques le dimanche. Son réquisitoire contre le secrétaire de la CGT à l’occasion de sa venue le premier mai, réussissait à être à la fois maladroit, mal documenté, confondant critique argumentée et reproches sans fondements, pour se terminer en queue de poisson, faute de faits concrets à l’appui de ses attaques de principe. Comme souvent chez les personnes qui se prétendent ni de droite, ni encore moins de gauche, elle voudrait faire croire à son objectivité en tapant les politiques de tous bords, mais la manœuvre est transparente. Il y a peu, elle tirait à boulets rouges sur l’insoumis François Ruffin, d’une façon tellement violente qu’une auditrice a saisi le médiateur, lequel a répondu benoîtement que la journaliste était réputée pour s’en prendre à tous les partis.
Voire. Son vitriol était quand même très dilué pour poser à François Bayrou la question supposée fâcher : « à quoi servez-vous ? » Et paf ! prends ça ! Heureusement que le patron du Modem est un vieux routier de la politique et qu’il n’a eu aucun mal à se sortir du piège tendu par l’intervieweuse. J’ai donc découvert à cette occasion que la journaliste en question était chargée de suivre la droite, et qu’elle semblait s’acquitter avec zèle de cette mission. Elle devait probablement réunir les compétences requises, puisqu’elle sort de l’université de droit d’Assas, réputée pour abriter les étudiants les plus réactionnaires, toujours prêts à en découdre avec les gauchistes et les « antifas ». Il n’est pas question de lui défendre d’avoir des opinions politiques, mais cela ne devrait pas lui interdire de faire preuve de professionnalisme, tout autant que ses collègues plus progressistes.
Commentaires
vivement qu'elle dégage ou je n'écoute plus France inter