Open Source Content Management

Le bon numéro

Détails

Catégorie : Diabloguiste

Publié le mardi 30 avril 2019 09:37

Écrit par Claude Séné

Je crains avoir donné l’impression d’une opposition systématique à toutes les mesures proposées par le chef de l’état pour sortir du bourbier dans lequel il s’est enlisé avec son grand « machin » baptisé « débat » pour les besoins de la cause présidentielle, et je m’en excuse. Si l’objectif était de gagner du temps, c’est réussi du point de vue du pouvoir, emberlificoté dans une situation délicate, mais raté du point de vue du pays, qui attendra encore longtemps des solutions aux véritables problèmes. Il y a cependant une idée retenue par Emmanuel Macron, qui semble intéressante.

Et c’est l’instauration d’une commission de 150 citoyens tirés au sort selon la méthode des quotas, afin d’être représentatifs de l’ensemble de la population. Enfin une initiative allant dans le sens d’une démocratie participative me direz-vous, et vous n’aurez pas tort. Le diable se nichant comme chacun sait dans les détails, il faut et il suffit d’y regarder de plus près pour se rendre compte que la mariée est maquillée comme une voiture volée. Cette commission, outre qu’elle sera purement consultative, va se voir confier la mission de définir des propositions pour effectuer la transition écologique. Comme si la COP21 n’avait pas eu lieu à Paris, et que le Grenelle de l’environnement dont s’est gargarisé Sarkozy avant de déclarer que l’écologie, ça allait bien un moment ne s’était jamais tenu. Remarquez, pour ce qu'il en est des mesures concrètes, on attend encore, mais bon ! il me semble que la période de la réflexion écologique est largement en avance sur celle de la mise en œuvre. Il suffit de demander aux ONG, si le gouvernement n’a pas confiance en son propre ministre en charge du dossier et que son orgueil lui interdit de faire appel au démissionnaire Hulot à qui il a refusé les moyens qu’il demandait.

Ce comité sera désigné « dès le mois de juin », ce qui a l’air d’être une prouesse technique, et pourrait donner ses premières conclusions en décembre. Trop tard donc pour le projet de budget 2020. C’est ballot. À tel point que l’on se demande si ce n’est pas fait exprès, pour amuser la galerie, une fois de plus. Et tout ça se discute au moment précis où le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) va se réunir à Paris sur le vaste sujet de la biodiversité et l’extinction des espèces menacées par les activités humaines. C’est dommage de ne pas les avoir consultés, ils auraient probablement un avis éclairé sur la question, tandis que les citoyens qui tireront le bon numéro devront se former à grande vitesse sur les aspects techniques de la problématique, pour finalement aboutir vraisemblablement aux mêmes conclusions que les experts. Mais le pouvoir aura gagné au moins un an, que nous aurons donc perdu.

• < Précédent
• Suivant >