Contretemps

C’est, apparemment, un simple contretemps, que ce report de la royale visite du souverain du Royaume-Uni, Charles III, qui devait séjourner quelques jours en France avant de se rendre en Allemagne. Ce qui est beaucoup plus gênant, c’est la raison de l’abandon de cette visite protocolaire, car elle laisse à penser, ce qui n‘est pas totalement faux, que la France ne se sent pas capable d’assurer à 100 %, sinon la sécurité physique du souverain anglais, du moins l’absence d’incidents plus ou moins désagréables à l’encontre du président français, et par contrecoup, du souverain britannique.

Violence légitime

Vous connaissiez l’obscure clarté qui tombe des étoiles, utilisée par Pierre Corneille dans la fameuse tirade de don Rodrigue dans Le Cid, comme l’exemple type d’un « oxymore », cette figure de style qui consiste à rapprocher deux termes qui sont habituellement contradictoires. Il va désormais falloir y associer la formule de la « violence légitime » qui a été inventée, apparemment, pour ne pas utiliser le mot de violence policière, devenu un tabou absolu. Je l’ai entendue dans la bouche d’un syndicaliste policier, un membre des CRS, fréquemment mis en cause dans des incidents avec des manifestants.

Vous ne m’avez pas compris !

Nous sommes le 4 juin 1958 à Alger. Précisément au palais du Gouvernement général, où le Général de Gaulle, fraîchement désigné par le président de la République, René Coty, pour former un gouvernement dont la première tâche sera de tenter de régler la question algérienne qui divise l’opinion en France métropolitaine, entre partisans de l’indépendance et tenants de l’Algérie Française. Le nouveau président du conseil, équivalent du chef de l’état actuel, s’avance sur le balcon et prononce d’une voix forte un discours resté célèbre qui commence ainsi : « je vous ai compris ! » Il est accueilli par un tonnerre d’applaudissements, car chacun de ceux qui l’acclament interprète la formule comme un soutien à ses propres convictions.

Chronique ouverte à Claude Askolovitch

Parmi les sources d’inspiration de mes billets quotidiens, je ne manque jamais, sauf cas de force majeure, d’écouter la revue de presse de la matinale, présentée par ce journaliste talentueux qui perpétue une longue tradition initiée par un célèbre prédécesseur, Ivan LevaÏ. À l’époque, on entendait distinctement le bruit des pages de journaux épluchés par le journaliste vedette et l’on imaginait la table recouverte de périodiques et de quotidiens dans un foutoir où seul Ivan pouvait se retrouver. De nos jours, les articles sont numérisés, mais Claude Askolovitch continue à les faire tournoyer comme des moulins pour rendre plus vivante sa chronique.