Sagesse des Nations
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 28 septembre 2023 10:55
- Écrit par Claude Séné
« Il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis », s’est exclamé Michel-Édouard Leclerc à l’encontre de Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale, qui s’oppose à un moratoire sur l’application d’une loi limitant les promotions à 34 % dans son secteur d’activité, la grande distribution. Pour être complet, il aurait dû ajouter le complément indispensable dans l’autodérision en précisant : « je l’ai toujours dit ! » ou comme le Chat de Philippe Geluck : « c’est mon avis, et je ne vois pas pourquoi j’en changerais ». Si l’on prend cette formule à la lettre, on peut en déduire que nous possédons le gouvernement français le plus balèze du monde ! et ça, c’est du Coluche.
Car pour changer d’avis en croyant que ça ne se verra pas, ils sont costauds, les bougres. Prenez le sujet sensible des impôts. Nous sommes d’accord. Le président Macron a dit dès le début que lui vivant, enfin c’est une façon de parler, hein ? il n’y aurait aucun impôt nouveau. Au contraire. C’est comme ça qu’il a coupé les vivres des municipalités en supprimant unilatéralement la taxe d’habitation, une survivante de ce que l’on appelait autrefois les quatre « vieilles » héritées de la Révolution française, la contribution foncière, la contribution mobilière, la patente et l’impôt sur les portes et fenêtres. Les Français peuvent constater que la taxe foncière a été relevée dans la même proportion dans la plupart des communes, par un système de vases communicants. Un autre exemple de changement de pied du pouvoir, c’est la position sur le prix du carburant. Après avoir expliqué que la politique du chèque essence était finie, au profit de la « liberté » de vendre à perte dans les stations-service, l’état se rabat sur les opérations « prix coûtant », moyennant une subvention annuelle minime des produits pétroliers, tout en arrêtant le tarif préférentiel réservé aux pêcheurs et aux agriculteurs pour le gazole non routier.
Pour montrer un semblant de volonté écologique, le gouvernement envisage également de créer une nouvelle taxe, qui ne sera donc pas un impôt, nuance, sur les autoroutes et sur les grands aéroports. Et cela sans incidence sur les tarifs des péages et sur les billets d’avion, pour ne pas mécontenter les usagers. De qui se moque-t-on ? Quelle entreprise accepterait de travailler pour rien, pire, en perdant de l’argent, pour les beaux yeux d’un politique en mal d’élection ? Par la porte ou par la fenêtre, les PDG se débrouilleront pour répercuter les frais supplémentaires sur les utilisateurs du service. Et c’est même nécessaire pour justifier l’argument de lutte contre le réchauffement climatique, s’il est bien la finalité de ces ajustements. Je rejoindrai donc mon propos liminaire avec une autre citation, du Michel Audiard dans le texte : « les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnait ».