La stratégie Chamberlain

Lorsque Neville Chamberlain, alors Premier ministre du Royaume-Uni, rentra de Munich en septembre 1938 après la signature des accords supposés éviter l’affrontement avec l’Allemagne d’Adolf Hitler au prix de l’abandon en rase campagne de la Tchécoslovaquie, il s’attira une réplique cinglante de la part de Winston Churchill, son futur successeur : « vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur. Vous avez choisi le déshonneur, et vous aurez la guerre. » C’est lui qui avait raison, évidemment, mais sur le moment les populations soulagées avaient acclamé Chamberlain en Angleterre et Daladier en France, pensant alors avoir échappé au pire.

Monseigneur Macron ?

Faudra-t-il appeler Monseigneur le chef de l’état ? Devant la conférence des évêques de France, Emmanuel Macron a tenu un discours que n’aurait pas désavoué le pape en personne, tant il était empreint d’une componction bienveillante destinée à s’attirer les faveurs de la hiérarchie catholique et si possible du peuple des chrétiens, dont le poids électoral, bien que déclinant, n’est pas quantité négligeable. Si l’on en croit le président de la République, « le lien entre l’église et l’état s’est abimé », un lien qui, fort heureusement et depuis 1905, n’est plus organique.

L’Europe, l’Europe, l’Europe !

Contrairement au général de Gaulle, qui manifestait son scepticisme sur les institutions européennes en utilisant l’image du cabri qui saute en vain sur sa chaise, je crois à l’intérêt de la construction d’une Europe des peuples, permettant des avancées sociales dans une paix durable. Il faut reconnaître que nous en sommes encore loin et que la majeure partie des pays membres n’a de l’Europe qu’une vision utilitariste, celle d’un grand marché régi par les règles du libéralisme économique. Les résultats des élections hongroises ne font hélas que conforter cette tendance.

Taille mannequin

Un petit évènement s’est produit en marge de la manifestation du 7 avril dernier à Nantes. Un mannequin à l’effigie du président de la République a été frappé symboliquement avant d’être pendu puis brûlé par des manifestants cagoulés pour ne pas être reconnus. Très rapidement, des membres éminents du parti présidentiel se sont indignés et ont fait savoir leur colère devant un acte qu’ils qualifient d’appel au meurtre. De son côté, le syndicat Solidaires, plutôt très à gauche, a justifié l’action de ces jeunes par l’exaspération suscitée par les réformes du gouvernement.