Ils sont trop forts !

Qui ça ? Ben eux ! ceux qui passent leur temps à épier nos concitoyens. À essayer de leur faire prendre des vessies pour des lanternes, qui inventent des attentats bidon pour dissuader les gilets jaunes de manifester. Ceux qui, « comme par hasard », détournent l’attention des erreurs des puissants de ce monde, qui ont précipité dans la rue des protestataires par milliers, et qui, prenant peur, ont organisé une mise en scène sophistiquée pour faire croire à une menace terroriste, pile-poil avant la grande manif de samedi prochain.

La république des sondages

Le phénomène n’est pas nouveau, mais il s’amplifie. Le discours présidentiel de lundi soir avait pour objectif principal de pouvoir faire état d’une adhésion populaire et du réveil de ce que l’on a coutume d’appeler la majorité silencieuse. L’Ancien Monde, et en particulier le gaullisme, a souvent fait appel à cette notion qui lui permettait de prétendre gouverner le pays sans partage, y compris quand sa politique inégalitaire avait jeté la moitié de la population dans la rue en mai 1968. Publiés ou non, commandités par le pouvoir ou par des médias non dénués d’arrière-pensées, les sondages servent de baromètre et parfois de boussole à ceux qui nous gouvernent.

Histoires de rhinocéros

Comme vous le savez probablement, le rhinocéros n’a pas toujours eu ce cuir tanné et cet air renfrogné qui le caractérisent. Et c’est Rudyard Kipling qui nous raconte comment le rhinocéros a acquis sa peau dans ses « histoires comme ça ». Il y a bien longtemps, le rhinocéros avait une peau lisse comme vous et moi. Enfin, surtout vous, parce que moi, les années passant, je n’ai pu échapper à la ride véloce qui guette tout un chacun. Le rhinocéros étant gourmand, il s’était emparé d’un gâteau que le grand chef cuistot indien avait confectionné pour son usage personnel.

La facture sociale

Alors que le mouvement des gilets jaunes s’apprête à passer à l’acte 5, dont personne ne sait s’il sera ou non le dernier, on commence à faire les comptes des répercussions économiques des manifestations qui ont eu lieu jusque-là. Et la facture est déjà salée. Il y a la partie émergée de l’iceberg, avec les dégradations, le vandalisme et le pillage qui ont frappé la capitale et de nombreuses villes de province. Plusieurs millions d’euros à coup sûr. Un coût non négligeable qui s’ajoute à l’effet désastreux des scènes de violence abondamment relayées sur les réseaux sociaux et les chaînes d’information continue.