Au loup !

Sans vouloir empiéter sur le terrain de jeu de mon invitée du dimanche qui nous régale chaque semaine d’une fable de La Fontaine, revisitée par ses soins, je voudrais à mon tour évoquer une histoire racontée par un autre fabuliste, dont La Fontaine s’est inspiré à plusieurs reprises, Ésope. C’est celle du garçon qui criait au loup. Le jeune berger s’amusait à faire croire à la présence d’un loup imaginaire et se divertissait de voir les villageois venir précipitamment à son secours, jusqu’au jour où un loup en griffes et en crocs vint réellement attaquer son troupeau et que personne ne se déplaça, croyant à une nouvelle fausse alerte.

Dormez, braves gens

La découverte du corps de Steve, ce jeune nantais porté disparu depuis le 21 juin au cours de la fête de la musique, a rendu vaines les supputations sur toute autre hypothèse que la noyade de l’animateur qui ne savait pas nager et a forcé les autorités à sortir de leur prudente réserve. Avec un sens remarquable du timing, l’Inspection générale de la police nationale a rendu public son rapport qui conclut par chance à l’absence de relation entre l’intervention de la police et la disparition du jeune homme.

Blanchi, vraiment ?

François de Rugy s’estime « blanchi » par le rapport de l’Assemblée nationale concernant les dîners fastueux donnés à l’hôtel de Lassay et la rénovation de son appartement de fonction, sous prétexte que la commission n’a pas retenu de malhonnêteté avérée dans ce dossier, tout en pointant quand même trois dîners visiblement privés pour la Saint-Valentin et au moment de Noël. Quand on a vu comment la majorité de l’Assemblée nationale a enterré les travaux de sa commission au moment de l’affaire Benalla, alors que le Sénat, lui, menait une investigation approfondie, on est en droit de se poser des questions sur l’impartialité de ce rapport.

Surprise surprise

Les députés de la République en marche n’en sont apparemment pas encore revenus. Voilà que les opposants au gouvernement s’en prennent à eux, et parfois de façon violente, pour leur reprocher de soutenir un pouvoir dont les décisions, de leur point de vue, les pénalisent. C’est visiblement une énorme surprise pour eux, et moi, je suis surpris de leur surprise. Ils ont beau être issus de la société civile, comme on a l’habitude de le dire, pleins de bons sentiments, et confiants dans la direction impulsée par le président de la République, cela ne suffit pas à contenter tout le monde et son père.