Blanchi, vraiment ?

François de Rugy s’estime « blanchi » par le rapport de l’Assemblée nationale concernant les dîners fastueux donnés à l’hôtel de Lassay et la rénovation de son appartement de fonction, sous prétexte que la commission n’a pas retenu de malhonnêteté avérée dans ce dossier, tout en pointant quand même trois dîners visiblement privés pour la Saint-Valentin et au moment de Noël. Quand on a vu comment la majorité de l’Assemblée nationale a enterré les travaux de sa commission au moment de l’affaire Benalla, alors que le Sénat, lui, menait une investigation approfondie, on est en droit de se poser des questions sur l’impartialité de ce rapport.

Tout le plaidoyer « pro domo » de l’ancien ministre démontre qu’il n’a absolument rien compris à ce qui lui est reproché. Il parle d’une vengeance personnelle contre lui et son épouse, qui ne devrait rien avoir à faire là. C’est bien ce mélange des genres entre affaires privées et affaires publiques, et surtout dépenses privées et dépenses publiques, dont il est question. C’est cela qui a intéressé les lecteurs de Mediapart et qui a choqué l’opinion publique. Si l’ancien ministre n’est pas capable de comprendre que le faste de la république ne peut pas être détourné pour un usage personnel, même pour des sommes relativement modestes, qu’il serait prêt à rembourser, comme il a l’air de le dire, c’est qu’il n’a rien appris de cette expérience. Une hypothèse qui se confirme quand il se déclare prêt à remonter sur le cheval après sa chute, comme s’il s’agissait d’une incartade bénigne, qu’un coup d’éponge magique efface. Quelque chose a changé et il a été le porte-drapeau de la moralisation de la vie publique en son temps. On lui pardonnera d’autant moins d’en prendre à son aise à titre personnel, comme quand Jérôme Cahuzac traquait la fraude fiscale en trichant lui-même effrontément. Même les époux Balkany, qui ont contourné les lois pendant tant d’années sont rattrapés par la justice. Le petit peuple ne supporte plus que l’on fasse de petits arrangements avec la règle quand on devrait être exemplaire.

François de Rugy estime que « le soufflé est retombé » grâce au triomphe de la Vérité qui l’a mis hors de cause, selon lui, alors qu’il s’est dégonflé dès l’annonce de sa démission, qui semblait clore provisoirement l’épisode scandaleux. Qu’il l’ait fait par volonté personnelle ou sur demande du Président, le résultat a été immédiat, et c’était bien le but. François de Rugy veut rendre service à l’écologie ? C’est déjà fait. En se retirant, il a fait oublier un bilan, même pas négatif, mais nul, de son passage éclair au ministère.

Commentaires  

#1 jacotte 86 30-07-2019 18:18
mieux qu'OMO, les enquêteurs parlementaires lavent plus blanc que blanc ... mais moins blanc que blanc on connait aussi c ça s'appelle mise en examen
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