Si tu reviens, j’annule tout
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 6 mai 2017 10:29
- Écrit par Claude Séné
Nous voici donc presque au terme du processus de désignation du prochain président de la République, après un marathon qui a paru interminable à beaucoup de Français, ponctué de rebondissements et de surprises comme on n’en avait jamais tant connu. Bon an mal an, les deux finalistes seront départagés dimanche et un nom sortira du chapeau. Mais voici que l’homme d’affaires qui a offert de somptueux costumes à François Fillon pour le compte d’on ne sait quel mandataire qui pensait faire un investissement rentable, Robert Bourgi, vient de mettre les pieds dans la mare en lançant un pavé dans le plat.
Selon l’avocat de la Françafrique, la plainte de François Fillon contre le Canard enchaîné pour « diffusion de fausses nouvelles » ne serait que le premier étage de la fusée et son ancien « ami » aurait l’intention de faire invalider les élections, par dépit de ne pas les avoir remportées. Robert Bourgi en profite au passage pour souhaiter le retour de Nicolas Sarkozy, la première victime des primaires de la droite, dont il n’a même pas franchi le premier tour. Il est bien gentil, Robert, mais il n’a donc aucune pitié de nous ? Il croit que ce serait de gaité de cœur que nous recommencerions le processus depuis le début ? il ne croit tout de même pas que si l’élection présidentielle était invalidée il suffirait de remplacer un nom par un autre pour la proclamation des résultats ? J’ai bien peur que nous soyons, dans ce cas, repartis pour un tour, que dis-je, pour quatre tours, deux pour refaire des primaires, qui n’ont visiblement pas satisfait les battus, tous plus mauvais perdants les uns que les autres, et deux pour l’élection proprement dite.
Encore, voter, ce n’est pas le plus difficile, même si pour beaucoup de Français le choix est apparu cornélien, au point de ne se décider parfois que dans l’isoloir. La plus grande épreuve pour les électeurs, ce serait de refaire la campagne. Bien que, avec le recul, un certain nombre de bobards, avancés sans la moindre preuve par certains candidats, ont eu le temps d’être dénoncés et démontés par des journalistes consciencieux qui se sont spécialisés dans la vérification des affirmations de campagne. Et ils ont eu du boulot, ne serait-ce qu’au cours du dernier débat de l’entre-deux tours, où ils ont relevé 18 ou 19 intox d’une candidate que je n’ai pas le droit de citer. Quant à François Fillon lui-même, connaissant le résultat après avoir tenté contre toute raison de se maintenir, si c’était à refaire, referait-il vraiment ce chemin de croix ?
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