Fin de règne

En allumant la radio hier matin, je suis tombé sur cette information que je n’ai pas saisie complètement sur le moment. Vous savez ce que c’est, on prend une phrase en cours et la méprise peut arriver rapidement. J’entendais en effet qu’un personnage non identifié avait indiqué qu’il tiendrait ses engagements en cours, mais qu’il n’en prendrait plus de nouveaux. Un peu obnubilé, je l’avoue, par notre situation politique nationale et l’omniprésence des élections présidentielles, je pensai immédiatement à François Hollande, qui effectivement va bientôt disposer de beaucoup de temps libre, mais n’aura plus de rôle de représentation.

Je fus rapidement détrompé de mon erreur, puisqu’il s’agissait du prince Philip, duc d’Édimbourg, époux de la reine d’Angleterre, comme dans la Belle Hélène d’Offenbach, qui vient d’annoncer officiellement sa retraite à l’âge de 96 ans. Il continuera néanmoins d’honorer ses obligations jusqu’au mois d’août prochain, qui consistent essentiellement au dévoilement de plaques commémoratives, un exercice dans lequel le président français est passé maitre, car elles constituent depuis quelque temps l’essentiel de ses activités. Je pense d’ailleurs qu’il serait dommage de ne pas exploiter ses toutes nouvelles compétences, et je suggère à François Hollande de faire acte de candidature pour succéder au prince consort à la prochaine rentrée, une fois dégagé de ses obligations nationales. On a pu remarquer que le président français a fait une tournée d’adieu en visitant le Sud-est asiatique, qui manquait à son palmarès, pourtant riche de 191 déplacements à l’étranger pour 82 pays différents visités. Il ne lui aura guère manqué que le Groenland et quelques pays africains pour prétendre à l’œcuménisme d’un pape.

François Hollande a pourtant prévenu : il ne se retire pas de la vie politique, contrairement à certains de ses prédécesseurs. Ce sera peut-être la vie politique qui se retirera de lui, comme Lionel Jospin, qui a dû regretter amèrement plus d’une fois ses paroles au soir du 21 avril 2002 et son élimination au premier tour de la présidentielle. Sarkozy n’aura pas eu plus de succès comme en témoigne son échec aux primaires de la droite et du centre. L’histoire ne repasse pas les plats. François Hollande a eu sa chance, celle de porter les couleurs de la gauche. Il a bénéficié dans les premiers temps d’une large majorité et de la confiance du peuple français, déçu par le président bling-bling qui l’avait précédé. Il n’a pas su, ou pas voulu, mener une politique conforme à ses engagements de justice sociale, sans pour autant assurer un objectif de réussite économique. Il laissera derrière lui un héritage compliqué : une gauche atomisée, une droite divisée et un avenir très incertain.

Commentaires  

#1 Jacotte massé 05-05-2017 11:08
il lui restera d'avoir été "le passager de la pluie" dans tous les sens du terme...
Citer