La beauté d’Ava Gardner

C’est celle que préfère Souchon et ça me va ! Après le miroir et Narcisse amoureux de son image, il m’a paru évident de m’intéresser à la beauté, celle du moins qui est conforme à un idéal esthétique féminin.

À l’heure où tant de célébrités défilent sur le tapis rouge de Cannes, il est tentant de faire une exploration vers les codes historiques et culturels qui au fil des siècles alimentaient ce concept un peu abstrait.

 

Les statuettes préhistoriques nous livrent l’image d’une femme courte, au ventre rebondi, aux fesses et aux cuisses hypertrophiées, symbolisant sans doute l’idole de la fécondité.

Dans l’Antiquité, le modèle de Néfertiti nous révèle une femme élancée, mince, musclée aux jambes longues, aux seins menus.

Le Moyen Âge où l’église interdit le maquillage, l’image de la femme rejoint celle de la vierge, sans féminité, teint pâle signe de pureté, sourcils épilés pour garder un air juvénile.

La Renaissance autorise les fards et la sophistication du maquillage, les yeux, les cils et sourcils, la femme est un modèle pulpeux au teint pâle, aux cheveux d’or.

Au XVIIe siècle, il faut avoir un teint de lait, des lèvres rouges, une taille fine, une poitrine et des bras potelés, des perruques sophistiquées.

Au XVIIIe, on prône le retour du naturel, beaucoup moins de maquillage, des joues de porcelaine, des lèvres douces, des cheveux courts bouclés savamment décoiffés : il faut donner l’image d’une beauté saine, on délaisse les corsets.

Au XIXe siècle la femme belle est bien en chair, brune, elle arbore des faux-culs et revient au corset.

Au XXe siècle, dans les années 1900 on voit la mode de la femme garçonne, cheveux coupés courts, silhouette androgyne, les seins aplatis, les robes aux genoux, pour montrer des jambes fines, la minceur est synonyme de bonne santé. Après la guerre, cette même minceur devient synonyme de mauvaise santé, l’idéal féminin est sensuel, volcanique, enfantin, blonde comme Marilyn par exemple. Le cinéma crée ses modèles : Liz Taylor, Sophia Loren, Gina Lollobrigida, leur corps est généreux, et finis les teints de pêche… Brigitte Bardot est bronzée à Saint-Tropez dans son bikini !

Et au XXIe siècle ? Les codes culturels définissent des standards en fonction du pays et le recours banalisé à la chirurgie esthétique pour corriger ou rajeunir, laisse à chacune le choix de son esthétique, on a les gros seins, les grosses fesses et l’inverse.

Le standard américain : grande, mince, élancée, cheveux flottant, corps athlétique comme Julia Robert, se différencie du standard coréen qui essaie de calquer le modèle occidental : jambes minces, peau pâle, nez retroussé, ou iranien qui se concentre sur le maquillage du visage (et pour cause). Quant à la France, il paraît qu’elle accorde plus de valeur à la personnalité qu’au physique et qu’elle a inventé le standard de « la jolie laide » je pense à Sylvie Testut ou Ludivine Sagnier et je trouve cela tout à notre honneur, tant je pense qu’il vaut mieux une tête bien pleine qu’une tête bien faite comme disait déjà Montaigne il y a bien longtemps !!!

L’invitée du dimanche

Commentaires  

#2 poucette 23-05-2016 12:08
je trouve plutôt sympa qu'on puisse maintenant s'habiller comme on en a envie
et la mode change tellement vite...qu'il serait difficile de la suivre.
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#1 Claude 22-05-2016 10:13
On parle souvent des canons de la beauté, qui ont évolué au cours des âges, comme tu le rappelles fort justement. De nos jours, on dira d'une femme qu'elle est canon, sans qu'il y ait de rapport avec le droit canon, qui prévoyait que les servantes des hommes d'église devaient avoir atteint l'âge canonique de 40 ans pour ne plus les tenter par leur beauté. Aujourd'hui, cette limite a été considérablement repoussée et je serais le dernier à m'en plaindre.
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