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Excès de zèle
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 8 septembre 2021 10:59
- Écrit par Claude Séné
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Deux affaires pour le prix d’une aujourd’hui, sur des sujets qui n’ont de commun que ce que j’appellerai un abus de pouvoir. La première concerne une entreprise spécialisée dans l’aide à la personne, sous forme de téléassistance. Bien que les salariés de l’entreprise ne côtoient à aucun moment les usagers, son président a décidé d’exiger de ses employés la présentation du pass sanitaire, faute de quoi il leur appliquerait les dispositions de la loi concernant les catégories de personnel accueillant du public. On peut discuter de la nécessité d’étendre la loi ou de rendre la vaccination clairement obligatoire, mais dans l’état actuel de la législation, le dirigeant est absolument hors-la-loi.
Il outrepasse nettement ses fonctions. La plupart des chefs d’entreprise sont plutôt embarrassés de devoir se substituer aux services de l’état pour faire appliquer des dispositions dont ils ne sont pas à l’origine. On ne leur demande pas de se prononcer sur le bien-fondé de ces mesures, et encore moins de décider au cas par cas qui aura le droit de travailler ou non sur des bases couvertes par le secret médical. Les sanctions prévues, suspension du contrat de travail et du salaire, si elles étaient appliquées, pourraient être attaquées devant le conseil des Prudhommes, et vraisemblablement annulées. Tout en étant favorable à la vaccination dans ce cas précis, je constate que les méthodes brutales du gouvernement sont pour beaucoup dans la difficulté à convaincre les réticents et je vois qu’elles suscitent des vocations chez les chefaillons en mal d’autoritarisme.
La deuxième affaire se passe à Nice, où le maire actuel surenchérit à foison sur la lutte contre l’insécurité pour flatter son électorat conservateur, quitte à charger la barque du côté des quartiers populaires, désignés à la vindicte et accusés de tous les maux. C’est Christian Estrosi qui a introduit dans ses déclarations la notion de « familles délinquantes » qu’il faudrait expulser des HLM, et il a été entendu. Le tribunal de Nice a autorisé l’expulsion d’une mère de famille de l’HLM qu’elle occupe avec son fils majeur de 19 ans, condamné à 20 mois de prison pour trafic de stupéfiants. En dehors d’être titulaire du bail, l’Office Côte d’Azur Habitat ne semble avoir rien à reprocher personnellement à cette femme qui va se retrouver à la rue, sinon d’être responsable du comportement de son fils. Le premier adjoint au maire de Nice, qui préside également l’office HLM, justifie sa décision en déclarant que l’on est toujours responsable d’un enfant qu’on élève à son domicile. Jusqu’à quel âge ? Et si cette interprétation de la loi est légale, comme semblent l’indiquer les premiers éléments, est-elle légitime ? Ou même simplement acceptable moralement ? D’autres expulsions seraient prévues et 72 procédures sont en cours, pour ne pas troubler la quiétude des Anglais en promenade.