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Qui craint le grand méchant loup ?
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 11 mars 2021 10:55
- Écrit par Claude Séné
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Depuis quelques jours il est beaucoup question de Marine Le Pen et de ses chances d’accéder à la fonction suprême, celle de présidente de la République, ce qui est une façon d’accréditer cette théorie, y compris lorsque l’on fait valoir que cette hypothèse se heurte à une sorte de « plafond de verre » symbolisé par l’existence d’un « front républicain ». Bien que l’on ne puisse pas parler de stratégie d’ensemble, et encore moins d’un quelconque complot, il y a des communautés d’intérêts qui mettent en avant ce risque.
Les commanditaires de sondages s’obstinent à tester systématiquement l’éventualité d’un second tour Macron Le Pen, bien qu’une majorité de Français déclarent ne pas la souhaiter, et qu’il est trop tôt pour évaluer les chances des candidats potentiels. Le sondage Harris de lundi dernier montrerait une faible avance de Macron sur Le Pen avec un score de 53/47 au second tour. Celui de Elabe aujourd’hui en remet une couche avec une annonce-choc selon laquelle 48 % des Français estimeraient « probable » une victoire de Marine Le Pen. Ce qui laisse une majorité (52 %) qui la jugerait « improbable ». Le détail des réponses montre d’ailleurs que les Français jugent la victoire de Marine Le Pen possible et non probable, et ils ne sont que 36 % à déclarer leur vote Rassemblement national très probable. Le score médiocre d’Emmanuel Macron à un second tour éventuel s’explique par le mauvais report de voix des familles politiques de droite et de gauche, visiblement déçues par le président actuel. À force de vouloir chasser sur les terres de l’extrême droite, Macron s’est coupé de la base électorale qui l’a soutenu en 2017.
Au point de faire se poser la question de savoir s’il est le meilleur rempart contre le Rassemblement national, y compris chez ses propres supporters. Autant, pendant longtemps, affronter la famille Le Pen au second tour était la garantie et l’assurance d’une élection triomphale dans un fauteuil, comme Chirac en 2002, bénéficiant du rejet massif de Jean-Marie Le Pen avec plus de 82 % de voix, autant le profil du candidat doit être rassembleur, ce qui n’est plus le cas d’Emmanuel Macron, désormais très clivant, et dont la gestion de la crise sanitaire a montré le dogmatisme et l’exercice solitaire du pouvoir. Il reste un peu de temps avant les échéances électorales et j’espère encore que les Français, comme les trois petits cochons de la fable, sauront bâtir d’ici là une maison solide pour se mettre à l’abri de tous les grands méchants loups qui rêvent de les croquer. Il ne faut pas toujours compter sur le fait que le meilleur ennemi de Marine Le Pen soit elle-même et espérer qu’elle explose en plein vol comme en 2017 dans le débat d’entre deux tours.