Gros comme une maison
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 27 octobre 2020 09:48
- Écrit par Claude Séné
On le voit venir depuis quelque temps, et il faut se résoudre à l’évidence. Il sera nécessaire de recourir à de nouvelles restrictions pour éviter le pire dans la pandémie du Covid 19. Je reconnais avoir été le premier à vouloir me persuader que nous échapperions peut-être à une deuxième vague après l’accalmie de l’été dernier, ou qu’elle serait plus tardive et moins forte, et j’ai l’impression que le gouvernement français a, lui aussi, pris ses désirs pour des réalités. Ce qui est pardonnable à l’échelle d’un individu l’est beaucoup moins de la part des dirigeants.
Les Français se sont montrés jusqu’ici remarquablement disciplinés, si l’on compare avec les Italiens, il est vrai durement touchés par l’épidémie, dont une partie de la population proteste ouvertement et violemment contre les mesures annoncées concernant les bars, les restaurants et les loisirs en général. Pour l’instant, les Français râlent, mais ils appliquent les règles, en essayant parfois de les contourner et en traînant les pieds. Jusqu’à quand ? Depuis le début de cette crise sanitaire, nous nageons dans l’incertitude la plus totale. Le mythe d’une vérité scientifique admise par tous a été définitivement enterré dès l’origine avec les polémiques autour du professeur Raoult et la situation n’a fait qu’empirer de ce point de vue. Les avis les plus divergents circulent presque autant que le virus lui-même. La guerre des égos continue, sous des formes plus larvées, pour préconiser telle ou telle solution. Chacun sait que nous n’échapperons pas à un nouveau tour de vis avant les fêtes de fin d’année, sans pour autant être certains de sauver le soldat Noël, ni que la seconde vague sera la dernière.
Il se confirme de jour en jour que nous allons devoir « vivre » avec cette saloperie en prenant des précautions, sans jamais baisser la garde. On s’habitue à tout, dit-on, et le port du masque, tout contraignant qu’il soit, est devenu un réflexe pour beaucoup de gens, de même que le renoncement au contact physique pour se saluer mutuellement. Le problème, c’est que ces milliers de petits gestes peuvent être balayés d’un seul coup par un comportement irresponsable comme celui de ce fêtard qui avait contaminé potentiellement 300 personnes dans une discothèque suisse en juin dernier. Le manque de lisibilité de la politique de lutte contre l’épidémie, cette navigation au jour le jour du gouvernement a des conséquences pratiques et concrètes sur l’économie, qui ne sait pas si elle peut se relancer et qui ne pourra pas tenir éternellement sous perfusion, mais aussi sur le moral des populations, qui sont déboussolées. Après avoir subi des restrictions sur des semaines, il faut maintenant les supporter pendant des mois, et qui sait, des années, avant de retrouver une vie « normale », en espérant ne pas être réinfectés par ce virus, ou un autre, aussi dangereux.
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