La vérité sur le Covid

La connaitrons-nous un jour ? Ce n’est pas certain. Ce qui est sûr en revanche, c’est qu’on ne nous l’a jamais dite jusqu’à présent. Non pas parce qu’il y aurait un vaste complot international destiné à nous la dissimuler, mais parce qu’elle est multiple et qu’on en apprend tous les jours sur cette affection et son mode de transmission. Depuis le début de l’épidémie, les experts médicaux ont asséné les hypothèses comme autant de certitudes, leur caractéristique commune étant de diverger les unes des autres.

Dans l’état actuel des connaissances, et dans l’attente d’un vaccin encore hypothétique, il semble bien que le port du masque soit la seule mesure réellement efficace pour lutter contre la propagation du virus. Ce qui, rétrospectivement, engage la responsabilité des politiques, qui ont failli doublement. Tout d’abord, en laissant disparaître les stocks de masques, sans les renouveler régulièrement, en tardant à passer commande auprès des fournisseurs, en ne mobilisant pas les ressources du pays pour fabriquer ces protections sur place et en n’encourageant pas la confection artisanale, ce qui aurait été déjà mieux que rien. Mais surtout en sabotant la prévention en déconseillant le port du masque au grand public, ce qui, avec le recul, est proprement criminel. Il s’agit là soit d’incompétence, soit de mensonge caractérisé pour dissimuler ses propres insuffisances. Dans les deux cas, les responsables auraient dû en tirer les conséquences et à tout le moins s’en excuser publiquement.

Dès le début de l’épidémie, les autorités n’ont pas joué franc-jeu. Et lorsque les premiers progrès ont été accomplis et que le nombre de cas a commencé à diminuer, elles n’ont eu de cesse de minimiser les résultats de peur d’un relâchement des comportements. Chaque victoire était présentée comme une catastrophe. Et puis est venu le nécessaire déconfinement, et le double discours n’a cessé de croître et d’embellir. Les citoyens ont été l’objet d’injonctions paradoxales, avec l’incitation à retourner au travail pour des raisons économiques tout en renforçant les précautions de toutes natures. Après l’infantilisation est venu le temps de la culpabilisation. En pointe de mire, les jeunes, suspectés de propager le virus par un comportement inconscient en faisant la fête et en entretenant la promiscuité. Comment comprendraient-ils les restrictions qui leur sont demandées, quand les organisateurs du Puy du Fou enfreignent les lois sans même sembler s’en rendre compte, comme s’ils étaient persuadés de bénéficier d’une protection très haut placée ? Le gouvernement vient enfin de décider de rendre les tests de dépistage gratuits et sans ordonnance. Ce n’est pas trop tôt. Il a consenti du bout des lèvres à distribuer des masques gratuits. Ce n’est pas assez. Il faut en mettre à disposition partout, y compris dans la rue. Le jeu en vaut la chandelle, humainement, et même économiquement, par les hospitalisations évitées.