Circulez !

C’est bien ce que voudraient faire la plupart des gens, soit parce qu’ils y sont obligés pour travailler, soit parce qu’ils en ont besoin pour des motifs aussi futiles que se nourrir, se vêtir, etc. La mobilité est devenue incontournable dans notre société, et la période de vacances scolaires, liée avec le phénomène de familles éclatées n’a fait que renforcer cette nécessité de déplacement. Les mouvements sociaux dans les transports sont donc scrutés à la loupe par les gouvernants, cependant que syndicats et dirigeants se renvoient la balle de leurs responsabilités réciproques.

Le PDG de la SNCF, qui vit ses dernières heures à la tête de l’entreprise, se lâche. Lui qui a souvent utilisé la négociation, laisse une crise à son successeur, sans le moindre état d’âme apparent. Après Guillaume Pépy, le déluge. Les mouvements sporadiques venus de la base des cheminots ne sont qu’un prélude aux affaires sérieuses avec un mot d’ordre d’arrêt de travail pour le 5 décembre, qui sera décisif dans un possible bras de fer avec le gouvernement. Ils suffisent à désorganiser l’ensemble du secteur du transport. Ils font au moins des heureux du côté des transporteurs du type « bus Macron », qui en profitent un maximum, dévoilant au passage une bizarrerie du libéralisme outrancier. Plus le bus est plein, plus le billet coûte cher. Les dernières places s’arrachent à prix d’or, alors que le trajet est déjà largement rentabilisé. Mais le gouvernement craint encore plus la RATP que la SNCF, la pagaille éventuelle y serait beaucoup plus concentrée. L’augmentation de 2 euros du carnet de 10 tickets, voulue par la région, pourrait peser dans la balance.

Ce sont des augmentations de tarifs, notamment dans les transports publics, qui ont mis le feu aux poudres au Chili et poussé un million de personnes à manifester dans les rues de Santiago. Ajoutez à cela une gestion catastrophique de la situation, entraînant 18 morts parmi les protestataires et vous obtenez une crise de première grandeur, à la limite de l’insurrection. Le pouvoir a eu beau revenir sur les mesures qui ont déclenché le mouvement, le mécontentement subsiste et la colère populaire enfle. La France n’est pas à l’abri de ces éruptions, comme en témoigne le mouvement des gilets jaunes, dont le point de départ a été le prix des carburants avant de s’étendre à bien d’autres sujets de mécontentement. Des signaux « discrets », ou « à bas bruit » comme on aime à le dire désormais, semblent indiquer une certaine prise de conscience de l’exécutif sur les conséquences possibles de ces mouvements. Le président Macron s’est enfin décidé à descendre de son Olympe pour se risquer dans l’atmosphère dangereuse de sa bonne ville de Rouen. Il y a été fraichement accueilli, mais c’est un début.

Commentaires  

#1 jacotte 86 31-10-2019 11:03
inspirez, expirez , ne respirez plus...il va peut être lui falloir trouver un peu d'air pur à notre président
Citer