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Il va être long ce quinquennat
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 7 mai 2019 10:35
- Écrit par Claude Séné
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Il va être très long. J’ai peine à réaliser que cela ne fait que deux ans qu’Emmanuel « faute de mieux » Macron a été élu président de la République française. J’ai l’impression que cela fait une éternité, et cependant, je ne m’y habitue toujours pas. Et il va falloir tenir encore trois ans avant de pouvoir espérer mieux, ce qui n’est pas gagné, vu l’état de la gauche en ce moment. Ce n’est pas une consolation, mais il me semble que le gouvernement se dit un peu la même chose, en constatant qu’en deux ans ils ont brûlé à peu près toutes leurs cartouches, dilapidé les quelques marges de manœuvre, et épuisé le peu de confiance dont ils disposaient au départ.
Ce titre m’a été inspiré par un sketch des Chevaliers du Fiel, où l’un des personnages d’employé municipal qu’ils interprètent a un trou de mémoire, ce qui fait présager une soirée difficile pour tous les deux. J’ai l’impression de voir les duettistes toulousains, en moins drôles, dans un numéro bien rôdé de clown blanc et d’Auguste, quand le président et son zélé Premier ministre se distribuent les rôles et amusent la galerie à la télévision. Alors que nous n’en sommes même pas à mi-mandat, il y a comme une ambiance de fin de règne. Les fidèles de la première heure, Gérard Collomb en tête, ont quitté le navire. Les conseillers présidentiels se font rares et sa garde rapprochée est mise en cause, d’abord Alexandre Benalla l’an dernier, puis son chauffeur garde du corps cette année, qui est l’objet de poursuites pour excès de vitesse et délit de fuite.
Après avoir fait durer au-delà du raisonnable l’opération d’enfumage du grand débat, et annoncé des « cadeaux » fiscaux à ceux qui ne les demandaient pas et refusé les mesures réclamées par les contestataires, le pouvoir s’étonne que les gilets jaunes ne soient toujours pas satisfaits. Il croise les doigts chaque samedi en espérant que cette fois sera enfin la dernière, et il scrute le nombre de manifestants, certes en forte baisse, mais toujours important. Il regarde aussi les sondages mesurant le soutien des Français au mouvement, et ne peut que constater les dégâts puisqu’environ la moitié des sondés approuve les revendications, ou a de la sympathie pour ceux qui les portent. Au point que le discours officiel tente de glisser un coin dans le front des contestataires, en distinguant les bons gilets jaunes, ceux du début, des mauvais, tout en admettant implicitement qu’il allait falloir faire avec cette opposition de terrain peut-être jusqu’à la fin du quinquennat. Ça va être long ! très long !
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