Pâques au balcon

Une fois n’est pas coutume, on a plutôt l’habitude de l’avoir aux tisons !

Personnellement, prenant quelques vacances à cette période, j’y ai eu très souvent froid.
Pourquoi ne décide-t-on pas de mettre plus loin dans la saison cette fête religieuse qui célèbre la résurrection du Christ dont je n’ai rien à faire, mais qui pour autant conditionne mon emploi du temps ?

Je vous en donne la réponse que vous connaissez peut-être déjà.

La date du dimanche de Pâques a été décidée en l’an 325 au concile de Nicée. Elle est calculée à partir du calendrier julien établissant un cycle solaire de 365 jours un quart, qui permet de calculer quels jours de l’année sont des dimanches, en équation avec le calendrier lunaire de 235 mois lunaires en 19 années qui, lui, donne la date des nouvelles lunes ! On y trouve les nouvelles lunes de mars et d’avril, on cherche la nouvelle Lune qui tombe le 21 mars ou immédiatement après, on compte 14 jours et le premier dimanche après ce 14e jour c’est le dimanche de Pâques.

 Pour 2019, c’est le 5 avril, on compte 14 jours et le premier dimanche après ce 14e jour c’est le dimanche de Pâques soit le 21 avril.

 Petit exercice pour 2020 : la nouvelle lune étant le 24 mars, trouver la date du dimanche de Pâques…*

à partir de Pâques seront calculées les autres dates religieuses de la Pentecôte et de l’Ascension régissant une fois de plus notre temps de repos, croyants ou pas. Les vrais croyants mis à part, on ne se pose plus beaucoup de questions sur le sens de ces fêtes, après tout confortables, et c’est dommage, car elles sont la marque indélébile de l’influence judéo-chrétienne sur notre vie.

C’est un héritage si bien assimilé, que l’on finit par l’oublier, voire par le nier. Les traces sont partout présentes, même les anticléricaux ne réalisent pas le nombre de principes auxquels ils tiennent le plus, comme le respect de la dignité de la personne humaine, la démocratie, la liberté de penser, la notion de progrès, qui proviennent du christianisme.

En effet, il a développé la notion de personne par analogie avec la Trinité, la personne créée par Dieu l’a été à son image, l’égalité des hommes devant Dieu lui a permis de s’émanciper des contraintes du groupe permettant la liberté individuelle, terreau de démocratie… les grandes religions (catholique, protestante, judaïque, islamique) ont élaboré un ensemble de règles morales très approfondies qui stipulent comment vivre sur terre pour gagner son salut. Ces règles que l’on retrouve dans les 10 commandements sont reprises pour définir les devoirs moraux de l’humanité. Ces symboles persistent, car les choses auxquelles nous tenons le plus sont consubstantielles au christianisme : liberté, égalité, fraternité, trois valeurs bien antérieures à leur proclamation par la révolution française, impensables sans arrière-plan chrétien.

La défense de la laïcité se doit de ne pas méconnaître le passé judéo-chrétien qui se confond avec notre histoire, et une république qui se désintéresserait de l’église et des catholiques manquerait à son devoir.

Je continuerai à avoir froid à Pâques, mais je saurai pourquoi.

*réponse, le 28 avril

L’invitée du dimanche