La meilleure défense…
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 18 janvier 2019 10:35
- Écrit par Claude Séné
Serait l’attaque, si l’on en croit la sagesse populaire. Si la pertinence de cet adage reste à démontrer dans de nombreux cas, sa portée symbolique a toujours été largement utilisée par les responsables politiques. Je ne connais pas de pays qui ait placé son armée sous l’autorité d’un ministère de l’attaque. La plupart ont préféré la terminologie d’un ministère de la défense, afin de se donner le beau rôle. Ce qui n’empêche nullement nos forces armées de mener des offensives là où elles sont engagées, notamment en Afrique.
Dans une logique de cour de récréation, on s’applique à déterminer qui a commencé, afin d’établir la légitimité de l’usage de la force. C’est dans ce contexte général qu’il convient de s’interroger sur l’utilisation par les « forces de l’ordre » des armes dites de défense telles que les lanceurs de balles de défense, type flash-ball ou LBD 40, et les grenades lacrymogènes instantanées, à base de TNT. Par principe, et même si les manifestations ont été déclarées et autorisées, il y a toujours un prétexte, lancer de pavé ou autre, qui justifie le recours aux armes soi-disant défensives, permettant en réalité de repousser et de disperser les foules plus ou moins hostiles ou perçues comme telles. Toujours en théorie, ces armes dites « sublétales » permettent de riposter aux attaques des manifestants de manière proportionnée, sans utiliser les armes offensives proprement dites, susceptibles d’entraîner de graves blessures ou la mort. En pratique, de nombreux « accidents » sont à mettre au débit de cette tactique des autorités. Des journalistes ont recensé les cas de blessures subies par les manifestants ces derniers temps, et le défenseur des droits, Jacques Toubon, demande la suspension de l’usage des LBD, une mesure qu’il réclame sans succès depuis presque un an.
Les fameuses balles de défense, si elles sont réputées ne pas entraîner la mort, sont suffisamment puissantes pour éborgner quelqu’un, ce qui justifie qu’elles ne devraient en aucun cas être tirées en direction de la tête, une consigne très mal maîtrisée, puisqu’on dénombre un décès et au moins 23 blessés graves aux yeux depuis leur mise en service. Quant aux grenades GLI, elles sont restées autorisées, contrairement aux grenades de type offensif comme celle qui a causé la mort de Rémi Fraysse à Sivens. Là aussi, les règles d’utilisation, censées empêcher les bavures, ne sont pas toujours respectées. Le tir tendu est interdit, car la grenade contient une charge de 25 g de TNT, à l’effet assourdissant recherché avec un effet de souffle potentiellement très dangereux, pouvant causer des mutilations voire la mort. Quand on voit le déchaînement de violence dont sont capables certains policiers débordés et épuisés avec de simples matraques ou même à mains nues, on se dit qu’il est urgent de retirer de la circulation de telles armes avant un nouveau malheur.