Ben mon cochon !

Ne riez pas. Nous étions déjà menacés par une invasion d’humoristes belges sur nos antennes, notamment celles de France Inter, voilà que nous serions susceptibles d’être contaminés par l’épidémie de peste porcine qui a atteint la Belgique depuis quelques mois. Si la maladie est inoffensive pour l’homme, elle est mortelle pour le cochon, et surtout, la seule façon d’éviter la propagation, c’est d’abattre tout le troupeau et le dommage pour la filière peut être exponentiel, par la perte de marchés des pays importateurs.

L’affaire est déjà sérieuse pour la Belgique, mais le risque pour la France, avec ses 16 millions de têtes, pourrait devenir dramatique. Une zone « blanche » a été installée à la frontière franco-belge pour contrôler la circulation des animaux et éviter la contamination par les moyens habituels. Moyennant quoi, aucun foyer n’est, pour l’instant, à déplorer chez nous. Toutefois, il est un vecteur extrêmement difficile à vérifier, c’est celui de la faune sauvage. En effet, les sangliers peuvent attraper cette forme de peste, dont la souche est africaine, mais qui a transité généralement par les pays de l’Est, souvent moins regardants que ceux de l’Ouest sur les normes sanitaires. C’est une des raisons pour lesquelles l’importation de sangliers est soumise à une réglementation très stricte. Mais pourquoi est-on amené à importer ces suidés, en Belgique comme en France ? Moi, naïvement, quand je voyais des panneaux indiquant une battue en cours, j’imaginais que les sangliers se reproduisaient comme des lapins, ou des souris de laboratoire, et qu’il était nécessaire d’en éliminer un certain nombre, de prélever, comme le disent les chasseurs qui veulent bien tuer, mais n’aiment pas le dire, pour réguler les troupeaux et protéger les cultures.

C’est mal connaître ce milieu. Les safaris ne sont pas réservés aux pays exotiques, notamment africains. Il existe chez nous les chasses « à l’enclos », où, moyennant une redevance rondelette, des notables peuvent tirer du gros gibier. Les plus fortunés sont même autorisés à investir dans des parts de sociétés gestionnaires de ces troupeaux, importés sur commande et lâchés dans une nature inconnue, où ils sont une proie facile pour les tireurs. Au besoin, on les bourre de calmants pour en faire des cibles idéales. Une des hypothèses pour expliquer les 9 cas avérés de contamination de sangliers en Belgique serait une importation illégale de ces bêtes, en provenance de Pologne ou d’ailleurs. Les gardes forestiers connaissent parfaitement le problème, mais n’ont pas les moyens de prendre les contrevenants en flagrant délit. Et voilà comment une catastrophe agricole de même ampleur que celle de la grippe aviaire ou celle de la vache folle pourrait survenir avec pour origine un « loisir » très discutable à l’usage d’une poignée de privilégiés.

Commentaires  

#1 jacotte86 17-01-2019 11:24
salauds de riches….
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