Si…

Ce tout petit mot de la langue française, utilisé parfois comme une affirmation, mais qui étymologiquement parlant signifie « à condition que », est une merveille qui ouvre la porte à tous les possibles.

Il est cependant à juste titre utilisé en tant que conjonction, et suppose une condition, par exemple : Si nécessaire, si possible, si seulement, si tant est… à sa place on pourrait dire, dans le cas où, supposé que, exprimant une hypothèse irréalisable dans le présent, ou qui n’a pas su se réaliser dans le passé, ou un regret.

Dans ce temps de l’avent, où le monde semble vouloir en oublier la cruauté, en dehors de tout esprit religieux, une espèce de magie repoussant au lendemain les préoccupations, les angoisses de l’avenir, je me suis servie de ce petit mot : si j’étais la mère Noël ?

Quels cadeaux souhaiterais-je apporter pour un peu plus de douceur dans ce monde de brutes à tous ceux qui en ont réellement besoin, chez moi et au-delà des frontières ? Je les énonce sans ordre de priorité tels qu’ils me sont venus à l’esprit.

Je donnerais un toit à tous les sans-abri, que plus personne ne subisse les rigueurs de l’hiver et les errances destructrices.

Je donnerais une école à chaque enfant, quel qu’il soit, pour que son accès à la culture, dans la sécurité, soit un gage d’autonomie et de développement.

Je donnerais le droit d’asile et une carte de séjour à tous les émigrés, sans discrimination.

Je donnerais à chacun un revenu minimal permettant de vivre décemment.

Traversant les mers et les montagnes sans souci des frontières, j’irais porter mes cadeaux à ceux qu’on appelle les pays sous-développés, sur le continent africain ou asiatique.

 Je leur donnerais des puits pour que l’eau, cet indispensable élément de la vie, ne soit plus un manque et une cause de mort 

Je leur donnerais l’électricité, cette fée bienveillante mère de tous les progrès.

Je leur déposerais des tonnes de médicaments indispensables à soigner les maladies éradiquées chez nous et endémiques chez eux, comme la tuberculose, le sida, l’Ébola, la lèpre…

Je donnerais à manger à tous les enfants menacés de mort par la malnutrition, leur redonnant la santé pour aller régulièrement dans toutes les écoles que je leur donnerais aussi.

Je pourrais continuer, mais c’est déjà trop pour moi toute seule en une seule journée.

J’ai besoin de l’aide de tous les petits lutins, ceux qui me lisent et les autres bien sûr, qu’ils vont devoir convaincre, pour faire un tout petit peu de mon travail et ce jour-là et les jours d’après. Comme moi, ils peuvent compter sur ceux, bien dans le réel, qui sont bien organisés et que l’on connaît tous, ils s’appellent le Secours populaire, le Secours catholique, les restos du cœur, action contre la faim, médecins sans frontières… alors en cette belle journée du 25 décembre que l’on voudrait idyllique, ils attendent vos cadeaux aux plus démunis, en vous souhaitant un beau Noël.

L’invitée du dimanche