Boutons de guêtre

Pour certains ministres nouvellement nommés, c’est le baptême du feu, à tous les sens du terme. Je pense en particulier à l’une de mes préférées, Amélie de Montchalin, la ministre de la Transition écologique, un poste taillé sur mesure pour diluer les responsabilités dans le domaine de l’environnement, placé sous l’autorité de la Première ministre, aussi peu compétente elle-même en la matière. Voilà qu’elle est confrontée à une vague de chaleur qui s’amorce et doit donner son avis sur l’utilisation de la climatisation. Comment répondre sans se mettre à dos la moitié des Français en pleine période électorale ?

Éric qui ?

« Il avait nom Éric Zemmour, ô gué, ô gué, tout le monde ne peut pas s’appeler Durand, ô gué, ô gué », à chanter sur l’air de la chanson originale de Georges Brassens, Corne d’aurochs. Éliminé dès le premier tour de l’élection législative dans la 4e circonscription du Var, Éric Zemmour confirme son échec à la présidentielle, et retourne dans les oubliettes de l’histoire dont il n’aurait jamais dû sortir. Quand on pense que certains sondages avaient crédité le polémiste de 18 % d’intentions de vote, avant que le soufflé retombe et qu’il termine à 7 % des suffrages, loin derrière Marine Le Pen !

Représentative, cette démocratie ?

Sommes-nous encore en démocratie ? Avec les résultats de ce premier tour des élections législatives, formellement, oui. Les citoyens qui le désiraient ont pu voter, et l’on n’entend pas parler de fraude électorale qui entacherait le résultat de cette consultation. Le premier souci, c’est que, tout comme il y a cinq ans, moins de la moitié des électeurs inscrits se sont déplacés pour exprimer leur soutien à un candidat. Le sentiment recueilli auprès de ces abstentionnistes est marqué par l’impression de l’inutilité de leur vote. Ils expriment la défiance et la déception à l’égard des politiques, dont ils n’attendent plus rien.

Avez-vous peur ?

À moins d’être comme le chevalier Bayard « sans peur et sans reproche », la réponse est sans doute affirmative.

On a tous connu ce sentiment d’inquiétude en présence ou à la pensée d’un danger réel ou supposé d’une menace déclenchant une peur… elle concerne aussi bien les humains que les animaux, elle est liée à la conservation par la prudence qu’elle génère, car elle est déclenchée par une stimulation ayant valeur de danger pour l’organisme. Son rôle serait donc entre autres de nous protéger en nous plaçant en alerte, elle nous stimule ou elle nous paralyse. On reconnaît ses effets par le rythme cardiaque qui s’accélère, par le souffle qui devient difficile, les mains moites, une douleur au ventre, des maux de tête, dus à la sécrétion de l’adrénaline qui est l’hormone de la peur.