Deux poids, deux mesures

« Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne. » On se souvient de cette fameuse sortie de Jean-Pierre Chevènement, qu’il a lui-même mis en pratique à trois reprises en 1983 puis en 1991 et en 2000, pour pouvoir exprimer ses désaccords avec les différents gouvernements auxquels il a appartenu. Cette formule est considérée comme l’expression de la solidarité gouvernementale et elle est invoquée chaque fois qu’un ministre est mis en difficulté. Édouard Philippe, l’ancien premier ministre, n’a, quant à lui, ni démissionné ni encore moins fermé sa gueule, quand il s’est rendu avec une semaine d’avance à la convocation de la Cour de Justice de la République.

My tailor is Rishi

Les conservateurs britanniques se sont épargné un nouveau psychodrame en désignant sans tarder leur nouveau dirigeant, qui, en succédant à Liz Truss à la tête du parti tory, est propulsé de ce fait au poste de Premier ministre. Il ne sera pas nécessaire de s’infliger une campagne électorale interne qui laisse souvent des traces dont un parti peine à se relever, puisque Rishi Sunak, le favori, s’est retrouvé seul candidat à la succession après la démission forcée de celle qui l’avait battu il y a à peine un mois et demi. Le seul qui paraissait en mesure de lui contester la décision, Boris Johnson, a préféré jeter l’éponge, probablement pour ne pas subir un revers humiliant.

Les vieux pots

C’est, parait-il, dans ces vieux récipients que l’on fait les meilleures soupes. Cela reste à démontrer, aussi bien pour le sens propre que dans l’usage métaphorique de l’expression. C’est ainsi que nous sommes abreuvés régulièrement des prises de position de personnalités qui ont eu leur heure de gloire et exercé des responsabilités importantes. On y trouve, pêle-mêle, d’anciens premiers ministres comme Dominique de Villepin, une ancienne candidate à la présidence de la République en mal de notoriété, et même d’anciens présidents qui affectent d’être au-dessus de la mêlée tout en prétendant au statut de vieux sage prêt à rempiler en cas de besoin.

Questions d’avenir

Qu’elles concernent le devenir de la planète, de l’humanité, de l’homme dans son cheminement, elles peuvent nous plonger dans des abîmes d’angoisse, quand on souhaiterait qu’elles soient au contraire porteuses de joie et d’espoir.

Elles traversent aussi bien les jeunes (dont un sur deux en a peur, et en submerge de colère un sur trois), que les seniors, dont les perspectives de fin de vie sont loin d’être rayonnantes, créant un rapport pessimiste au futur.