Bon appétit, messieurs

Et particulièrement au président de la République française qui recevait hier le sympathique Mohamed Ben Salmane, plus connu sous ses initiales qui rappellent une marque de chaussures de sport bien connue, MBS, prince héritier de la monarchie à la tête de l’Arabie Saoudite. Et de l’appétit, il lui en a sûrement fallu au cours de ce déjeuner « de travail » avec un dirigeant connu pour des faits d’armes tels que l’assassinat d’un journaliste d’opposition dans une ambassade. Alors, vous et moi nous mangeons pour vivre, comme le disait si bien Molière, mais dans les hautes sphères, on mange essentiellement pour travailler.

Vous avez dit universel ?

Ce n’était à l’origine qu’une idée parmi d’autres, que le candidat Macron avait intégré dans ses propositions en 2017, probablement pour démontrer qu’il se souciait du sort des jeunes, et aussi qu’il défendait les valeurs traditionnelles, dont le service militaire, aujourd’hui abrogé, se faisait le porte-parole et les transmettait de génération en génération. Il fallait profiter de l’occasion pour dépoussiérer tout ça, l’ouvrir aux jeunes filles comme aux jeunes garçons, et sortir du caractère exclusivement militaire de l’encadrement. D’où la création en 2019 de ce SNU, service national universel, qui avait vocation à devenir obligatoire pour toute une tranche d’âge, celle de 15 à 17 ans, soit environ 800 000 jeunes.

Repasse ton bac d’abord

C’était donc hier l’épreuve tant redoutée ou très attendue, de la philosophie au Baccalauréat. Beaucoup d’eau a coulé sous nos ponts depuis que je me suis frotté à cette discipline et les choses ont, naturellement, beaucoup changé. Aurais-je été capable de disserter sur les sujets proposés cette année ? Rien n’est moins sûr. Une chose me paraît certaine, c’est que j’aurais évité le commentaire composé, qui rassure certains candidats qui pensent s’appuyer plus facilement sur un texte, alors que le risque de paraphraser les idées de l’auteur, qui écrit probablement beaucoup mieux que je ne saurais le faire, est un obstacle important.

Elle se prenait pour Marlène Schiappa

L’anecdote vaut son pesant de cacahuètes, surtout au moment où les feux des projecteurs sont braqués sur l’actualité brûlante de l’utilisation contestable et contestée du fameux Fond Marianne, créé par Marlène Schiappa après l’assassinat de Samuel Paty, dans le but à priori louable de financer des associations organisant des actions de prévention de la délinquance et de la radicalisation. La ministre, invitée sur Europe un devait faire face à une interpellation frontale de la journaliste maison, Sonia Mabrouk, qui lui demandait, tout à trac : « pour qui vous prenez-vous ? » d’autres se seraient trouvées embarrassées, voire blessées, et n’auraient pas su comment répondre.