Ça tangue !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 22 décembre 2023 11:04
- Écrit par Claude Séné
Vivement Noël et la trêve des confiseurs, doit se dire le chef de l’état, obligé de courir à droite et à gauche, enfin surtout à droite et à l’extrême droite, pour tenter d’éteindre les débuts d’incendie qui se sont déclarés dans les rangs de l’ex-majorité de plus en plus désemparée devant les changements de cap d’un capitaine dépourvu de boussole. À un moment, Emmanuel Macron a même pu craindre des démissions en cascade de ses ministres gênés aux entournures d’être associés à une réforme de l’immigration directement inspirée par les thèses du Rassemblement national.
Finalement, seul le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, aura maintenu sa défection malgré les pressions qu’il a dû subir si l’on en juge par les dénégations et les manœuvres dilatoires de la Première ministre, qui a probablement espéré lui faire changer d’avis jusqu’à la dernière minute. Objectif atteint en revanche pour Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur, qui a accepté de reprendre son maroquin en échange d’une hypothétique censure du Conseil constitutionnel sur la mise en place d’une caution honteuse à l’usage exclusif des étudiants étrangers. J’espère qu’elle a gardé un double de sa lettre. Ça lui évitera d’avoir à la rédiger de nouveau d’ici peu. Si l’on ajoute à cela que Gérald Darmanin, considérablement affaibli par cet épisode peu glorieux de capitulation en rase campagne devant les représentants de l’extrême droite, a, lui aussi, présenté sa démission, qui lui a été refusée, alors que le ministre de la Justice, de son côté, s’est bien gardé de présenter la sienne, ce que tout lui commandait de faire, notamment le sens de l’honneur dont il se drape quand cela concerne les autres et qu’il omet de s’appliquer à lui-même.
Alors pour parer au plus pressé, le président a demandé à la ministre déléguée aux professions de santé d’assurer l’intérim d’Aurélien Rousseau, ce qui pourrait préluder à un remaniement plus large. Mais, patatras ! Agnès Firmin-Le Bodo se trouve au cœur d’un nouveau scandale. Cette pharmacienne de profession aurait reçu divers cadeaux d’une valeur de 20 000 euros de la part d’un laboratoire bien connu, ce qui est strictement interdit, comme elle ne peut pas l’ignorer, et elle aurait omis de le déclarer à son entrée comme députée à l’Assemblée nationale. L’affaire est en cours, mais il n’est pas exclu qu’au lieu d’avoir deux ministres pour le prix d’un, il faille encore racler désespérément les fonds de tiroir pour boucher les trous. Car les états d’âme semblent se répandre au-delà des seuls ministres, dont un troisième, Patrice Vergriete, chargé du Logement, avait également mis sa démission dans la balance, pour se propager dans les rangs des membres de la coalition au pouvoir. En tout, il aura manqué 59 voix à l’appel. Il va être long, ce quinquennat.