Les nouveaux négriers

C’est en toute discrétion qu’un Airbus A340 appartenant à une compagnie roumaine, la Legend airlines, s’est posé pour une escale technique à l’aéroport de Paris Vatry jeudi dernier. À son bord, 300 passagers de nationalité indienne, en provenance de Dubaï, aux Émirats arabes unis, qui se rendaient au Nicaragua. Un trajet supérieur à l’autonomie de l’appareil, expliquant la nécessité de se poser en cours de route. C’est une dénonciation anonyme qui a justifié le contrôle par les autorités françaises des conditions de ce transfert, qui semblerait être en réalité un trafic d’êtres humains. Deux personnes sont placées en garde à vue et interrogées par les autorités françaises, tandis que les passagers ont été pris en charge dans le hall de l’aéroport, transformé en zone d’attente, pour l’occasion.

Ça tangue !

Vivement Noël et la trêve des confiseurs, doit se dire le chef de l’état, obligé de courir à droite et à gauche, enfin surtout à droite et à l’extrême droite, pour tenter d’éteindre les débuts d’incendie qui se sont déclarés dans les rangs de l’ex-majorité de plus en plus désemparée devant les changements de cap d’un capitaine dépourvu de boussole. À un moment, Emmanuel Macron a même pu craindre des démissions en cascade de ses ministres gênés aux entournures d’être associés à une réforme de l’immigration directement inspirée par les thèses du Rassemblement national.

Saint Emmanuel à la télé

De même que Saint Louis rendait, dit-on, la justice sous un chêne, le président a cru bon d’éclairer le peuple sur les affaires en cours, en tenant séance dans l’étrange lucarne pour tenter de justifier un ralliement avec armes et bagages aux thèses du Rassemblement national et l’adoption d’une loi scélérate sur l’immigration qui ne fera qu’empirer la situation des étrangers, sans bénéfice réel pour quiconque. Parmi les nombreux sujets abordés, je retiens notamment l’ingérence du président dans une affaire juridique en cours qui vise de nombreuses plaintes déposées contre Gérard Depardieu.

Arithmétique niveau CE1

Les calculettes étaient de sortie hier dans les états-majors du gouvernement et des partis politiques représentés au parlement. Même si la tendance était visiblement à l’adoption du texte de la droite sénatoriale plus ou moins modifié par la Commission mixte paritaire, le suspense demeurait entier sur le vote des députés de la majorité relative présidentielle, profondément divisée sur un texte très orienté, beaucoup plus dur que la mouture gouvernementale rejetée sans examen. Les spéculations allaient bon train quand le Rassemblement national a créé la surprise en annonçant qu’il voterait le texte, alors que jusqu’ici il hésitait entre abstention ou vote contre.