La forteresse assiégée

Vous ne vous en étiez peut-être pas aperçus, mais la République vient d’échapper de justesse à un coup d’État larvé, justement dénoncé par les ténors de la REM, pour qui l’audition d’Alexandre Benalla par la commission sénatoriale s’apparentait à une tentative de destitution du président de la République, rien de moins. La première contrattaque venait du président lui-même, contraint de se fendre d’un rappel à l’ordre à l’égard du président du Sénat, le paisible Gérard Larcher, soupçonné de vouloir mettre le pays à feu et à sang en outrepassant largement ses droits à des fins politiques.

Zemmour : une insulte à l’intelligence

Jamais une phrase que personne n’a pu entendre, parce que coupée au montage, n’aura fait autant de bruit. Éric Zemmour, invité sur le plateau de « Salut les Terriens » par Thierry Ardisson, s’en est pris violemment à une chroniqueuse de l’émission, sous prétexte que son prénom ne faisait pas partie du calendrier chrétien, seul arbitre des élégances selon lui, et qui était la référence obligatoire jusqu’en 1993. Dans le passage incriminé, Éric Zemmour allait plus loin, trop loin, en assénant à Hapsatou Sy que son prénom serait une insulte à la France.

Au boulot !

Tout, ou presque, a été dit sur la dernière sortie du président de la République conseillant à un chômeur de traverser la rue pour trouver du travail, sous-entendant ainsi que son interlocuteur n’avait pas fait beaucoup d’efforts pour se sortir d’affaire. Alors que le jeune homme en question cherchait un emploi dans l’horticulture, il lui conseillait de se faire embaucher dans le secteur de la restauration ou du bâtiment qui manque de bras. Selon Emmanuel Macron, il suffirait de sa seule bonne volonté pour être instantanément recruté dans ces entreprises, aucune formation préalable ne serait requise.

En termes galants

Le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, nous a gratifiés d’un joli numéro d’acteur pour tenter de justifier la suppression de 1800 postes dans le second degré en 2019. Il a tenu tous les rôles à lui seul, jouant tour à tour Harpagon, Maître Jacques et Valère, l’intendant ayant réponse à tout et auteur de jolies formules destinées à faire passer la pilule. Malgré tous ses efforts, il ne peut masquer la réalité, qui est que son ministère, comme les autres, en sera réduit à racler les fonds de tiroirs pour financer le dédoublement des classes de CP et de CE1 dans les quartiers difficiles.