Le peuple souverain

Avant même la prise de parole du Premier ministre devant la représentation nationale prévue cet après-midi pour présenter les orientations du gouvernement, le Premier ministre bis, ou qui se voit comme tel, Bruno Retailleau, a déjà préempté le discours de Michel Barnier, par des déclarations polémiques dont on espère qu’elles n’engagent que lui. La plus scandaleuse concerne la conception toute personnelle du ministre de l’Intérieur de l’état de droit, un des piliers de notre démocratie, qui serait grandement en danger si sa famille politique accédait au pouvoir, avec ou sans le Rassemblement national, dont il épouse visiblement les thèses sans le rejoindre explicitement.

Bibi Fricotin

Bibi, c’est le surnom affectueux que le Premier ministre israélien assume volontiers, en souvenir de la période où la plus grande partie de son peuple le soutenait sans états d’âme, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. De nombreux manifestants contestent son traitement de la crise ouverte par les prises d’otages effectuées par le Hamas le 7 octobre 2023, il y a presque un an. Tout en affirmant vouloir prioritairement la libération de la centaine d’Israéliens encore aux mains de l’organisation palestinienne, Benyamin Netanyahou continue à mettre en œuvre sa stratégie consistant à affaiblir ses ennemis, en bombardant massivement les territoires, sans souci réel des victimes civiles « collatérales », et à cibler les dirigeants des organisations avec lesquelles Israël est en guerre.

Indifférence

C’est l’état d’une personne qui n’éprouve ni douleur, ni crainte, ni désir, ne montre aucun signe de préférence, et pour qui les événements ne suscitent aucun sentiment particulier.

Au Moyen Âge on y voyait le signe d’une mélancolie morbide, de nos jours l’indifférence peut passer pour un signe d’un malaise existentiel, d’une anomalie, qui se manifeste par la froideur et un désintérêt qui inhibe l’échange social, affaiblissant le sens moral.

Le bonheur

Souvenons-nous. Nous étions dans les années 80 et les smartphones n’existaient pas encore, mais la publicité pour France Télécom nous vendait déjà du rêve à bon marché en utilisant le slogan resté fameux, car diablement efficace : « le bonheur, c’est simple comme un coup de fil ». Si ce n’était pas du bonheur à l’état pur, l’expression satisfaite de Marine Le Pen en expliquant les raisons pour lesquelles le Premier ministre avait cru bon de l’appeler, me semble être ce qui s’en rapproche le plus. Et elle a de quoi boire du petit lait, selon une des expressions les plus répandues pour évoquer la situation.