Machu Picchu

Une autre merveille du monde surprenante

Nom de la montagne, puis de la cité inca construite au XVe siècle par l’empereur Pachacutec considéré comme le fondateur de l’Empire inca. Elle s’étale sur 4 000 km de long de l’Équateur au Chili, sur 32 582 ha de pics, de vallées, de pentes…

La ville de Machu Picchu était l’une des résidences de l’empereur, perchée à 2430 m d’altitude, sur une crête avec des versants escarpés. C’est un exploit architectural qui devait témoigner de la puissance de l’empereur, 1000 personnes, nobles, fonctionnaires, serviteurs, cultivateurs, y habitaient. L’empire étant sillonné de nombreuses routes pour faciliter les communications avec la capitale Cuzco, la ville de Machu Picchu n’est pas isolée. Ouverte à tous, on y accède par une route dallée de pierre qui traverse la montagne, et par des chemins escarpés.

Après l’arrivée des conquistadors espagnols au XVIe siècle, la cité est presque désertée, elle sombre dans l’oubli, recouverte par une végétation intense. En 1911, l’historien américain Hiram Bingham se rendant à Machu Picchu la prend pour la cité perdue des derniers Incas, il organise des fouilles, et il la met à jour. Le récit de sa découverte la rend célèbre.

La cité est construite sur un site où les Incas ont trouvé suffisamment de roches brisées comme matériaux de construction, car située au-dessus de plusieurs failles géologiques liées aux tremblements de terre, les roches se sont fracturées entre elles. Ces failles auraient d’ailleurs permis aux habitants de récolter les eaux de pluie, ou issues de la fonte des neiges, des glaces, et inversement de les évacuer.

On y compte 200 bâtiments, un monument archéologique, la Ciudadela, un centre religieux cérémoniel, astronomique et agricole exceptionnel ! Avec ses murailles, ses terrasses, ses rampes gigantesques sculptant les escarpements rocheux, c’est une création urbaine, la plus stupéfiante de l’Empire inca. La cité est divisée en deux parties, haute et basse, séparant les zones agricoles des zones résidentielles.

On ignore comment les Incas, sans la roue, sans animaux de trait, ont pu transporter et tailler avec autant de perfection ces énormes blocs de pierre. On ignore aussi son rôle dans la connaissance approfondie des Incas de l’astronomie et de l’acclimatation d’espèces végétales sauvages, on n’y compte pas moins de 200 variétés d’orchidées. L’aménagement de la montagne est un résultat exceptionnel d’intégration à l’environnement, montrant une relation harmonieuse entre la culture humaine et la nature. Le sanctuaire qui abrite une remarquable diversité de microclimats, d’habitats, de flore, et de faune au milieu d’une forêt tropicale doit une grande partie de sa beauté à son milieu naturel spectaculaire.

Appartenant à l’État péruvien, avec l’engagement de plusieurs ministères pas forcément coordonnés autour de la répartition des profits que la cité génère, c’est une tâche complexe de la préserver.

Les 1 500 000 visites annuelles, avec les piétinements, sont un danger pour le maintien de son état actuel, même si l’accès est limité par des quotas, les 2500 visites par jour, recommandées par l’UNESCO sont largement multipliées par deux. À cela s’ajoute le pillage du bois de feu, et des plantes pour la revente, la mauvaise gestion des déchets, la pollution de l’eau par des produits chimiques déversés dans l’Urubamba, les conditions météo…

Il est urgent de restaurer les zones dégradées pour sauver cette merveille, ce chef-d’œuvre artistique urbain, architectural, technique, de la civilisation inca.

L’invitée du dimanche