Questions d’avenir
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 23 octobre 2022 10:28
- Écrit par L'invitée du dimanche
Qu’elles concernent le devenir de la planète, de l’humanité, de l’homme dans son cheminement, elles peuvent nous plonger dans des abîmes d’angoisse, quand on souhaiterait qu’elles soient au contraire porteuses de joie et d’espoir.
Elles traversent aussi bien les jeunes (dont un sur deux en a peur, et en submerge de colère un sur trois), que les seniors, dont les perspectives de fin de vie sont loin d’être rayonnantes, créant un rapport pessimiste au futur.
Elles sont inévitables, car l’homme ne peut s’empêcher de se projeter dans son futur, c’est un être de projet et d’anticipation. Il a inventé la futurologie, mais il n’y a pas d’avenirologie. L’avenir fait partie de la vie présente, la pensée, l’action de l’homme se fondent en grande partie sur la vision du futur donnant l’impression que l’avenir existe, et qu’il dépend en grande partie de lui. Évoquer l’avenir, c’est se questionner sur le temps, le destin, le hasard, la liberté. Pour le déterminisme, tout est déjà écrit, chaque chose advient selon un plan précis, invariable avec un déroulement implacable, cela remet en cause la notion d’avenir, car passé, présent, avenir seraient une seule et même chose.
Mais si l’avenir n’est pas écrit, c’est qu’il peut être soumis au hasard ou qu’il nous appartient de le composer, exerçant en permanence notre liberté, l’influençant par notre libre arbitre. Si l’homme est libre de ses actes, l’avenir n’est pas écrit, l’homme le décide, le compose (en partie, car il y a des limites et des contraintes extérieures) il y aurait donc une part de déterminisme et paradoxalement en être conscient nous libère de nos illusions du libre arbitre (considérées comme telles par Spinoza, Nietzsche…)
Les grandes traditions spirituelles et religieuses se sont intéressées à la question de l’avenir, du destin, de la liberté. Pour certaines, ces trois concepts sont soumis à un ordre supérieur, l’avenir est écrit, pour d’autres, il est fait appel à la responsabilité individuelle, affirmant l’existence d’un libre arbitre, nous permettant d’écrire l’avenir.
Finalement, notre avenir se composerait plus de choix de conscience que de choix matériels, ce serait une projection qui nous ferait tourner le regard vers ce qui peut ou qui doit venir « l’idée de l’avenir est plus féconde que lui-même » Bergson.
Nous ne serions donc pas en capacité de le prévoir, toutefois il resterait prédictible dans l’absolu. (L’astrologie, les voyantes, la numérologie, le Yi King et autres sciences occultes se font fort de nous l’apprendre). Si l’homme était omniscient, l’expérience terrestre n’aurait plus aucun intérêt ! Ne pas connaître l’avenir permet de s’interroger, de chercher, d’apprendre, surprendre, s’émerveiller, tout simplement vivre.
On continuera pourtant toujours à s’intéresser à lui, car il faut s’intéresser aussi bien au passé, au présent ou au futur, pour trouver une relation juste au temps qui suppose qu’il est possible d’en attendre quelque chose.
« Pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible » Antoine de Saint-Exupéry. Voilà une vision positive qui concerne toutes les générations qui seulement ensemble sauront donner sens à la vie à venir, et il y a du boulot !!
L’invitée du dimanche