L’humour au féminin suite…

Les dinosaures.

J’en ai retenu deux qui ont continué chacune à leur façon, à creuser le sillon tracé par la Maillan, et à installer l’humour au féminin comme incontournable, je veux parler de Sylvie Joly et de Chantal Ladesou.

Sylvie Joly est née en 1935 et son parcours est atypique, après avoir exercé cinq ans son métier d’avocate, elle entre au cours Simon et à l’école Tania Balachova, voulant se destiner à une carrière de comédienne dans le théâtre classique.

Pourtant assez vite elle va se tourner vers un parcours d’humoriste, préférant le « seul en scène ».

Elle peaufine son personnage de grande bourgeoise, avec un phrasé de grande dame vacharde et cynique. Elle invente une situation qui plaira à Pierre Palmade, elle dialogue avec un partenaire imaginaire. Son personnage de Catherine caricature par exemple les bourgeois découvrant la campagne, découvrons « la mélodie nostalgique des moutons dans les pâturages », ou les petits commerçants terrorisés par la gauche au pouvoir dans le sketch de la boulangère : « la gauche est passée, au fonds de commerce “adios”, tout le monde en gris souris, les certificats de baptême des mômes, dans le four à pain, Joël travaille à la pièce montée de Karl Marx à cheval sur le Kremlin… »

Elle tournera beaucoup au cinéma avec Blier, Mocky, Poiret, Yves Robert, des seconds rôles alors qu’elle a des qualités évidentes de comique… son dernier film, l’auberge rouge, avec Jugnot et Balasko, tout en continuant ses one-woman-shows. En 2010, elle annonce être atteinte de la maladie de Parkinson et arrête sa carrière. Elle meurt d’une crise cardiaque en 2015. Elle est unanimement reconnue par ses « sœurs » comme une référence incontournable.

découvrir Catherine : https://www.youtube.com/watch?v=h3yWz4-gu90

Chantal Ladesou, née en 1948 à Roubaix, après son bac passé à Paris en 1968, elle intègre le cours Simon en 1974. C’est la télévision qui lui apportera la célébrité, avec sa participation au Petit théâtre de Bouvard en 1980, puis « la classe » en 1987, actuellement elle est sociétaire des « grosses têtes » avec Bouvard puis avec Ruquier. Sa marque de fabrique, son phrasé rapide, sa voix rauque et son franc-parler… sa gouaille naturelle, ses sourires coquins, son humour caustique, sa gestuelle clownesque la rendent très populaire. Ses one-woman-shows écrits avec Palmade ou François Rollin ne l’empêchent pas de briller dans le théâtre de boulevard : « peau de vache » « Nelson » « adieu je reste » sont des francs succès. Elle fait aussi de nombreuses tournées avec son spectacle « il y a une femme la d’sou » de 1990 à 1993, et en 2010 avec « j’ai l’impression que je vous plais… vraiment ». Ces histoires sont un peu farfelues comme elle, avec un parfum d’authenticité. Elle participe à plusieurs séries télévisées et téléfilms de 1974 à nos jours. Elle a sa place incontestable dans le Marrakech du rire ou dans le festival de Liège.

À 74 ans, elle a sa place de doyenne de l’humour et on peut la voir au Petit Saint-Martin, dans « 1983 » ou à défaut, sourire avec « l’homme de sa vie » avec le lien ci-dessous :

 https://www.youtube.com/watch?v=gFIVzLr9_vI

L’invitée du dimanche