Merci Doudou !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 19 septembre 2022 11:15
- Écrit par Claude Séné
Oui, vous me passerez cette familiarité, que je partage avec de nombreux clients de l’enseigne de distribution archiconnue des centres E. Leclerc, quand je vous aurai dit que j’ai bien connu son fondateur, le patriarche du groupe, le défenseur de la veuve et du consommateur, Édouard. Enfin, je ne l’ai pas connu personnellement, mais son empire a bercé toute mon enfance, et il a marqué durablement le domaine de la grande distribution. Il était pourtant parti de rien, en ouvrant sa première épicerie dans sa ville natale à Landerneau, qui ne vendait guère à l’origine que du chocolat et des biscuits dans de vulgaires caisses disposées à même le sol.
Édouard Leclerc venait d’inventer le concept du discount, et mettait déjà l’accent sur l’idée de faire payer le moins cher possible au consommateur en privilégiant les circuits courts. Le principe n’est pas de faire des marges mirifiques, mais de faire bénéficier la population de prix les plus bas possible. Car Édouard Leclerc, et plus tard son fils a « raté sa vocation » en abandonnant ses études de futur prêtre au petit séminaire puis dans une institution de missionnaires. C’est donc un grand combat contre la vie chère, un sacerdoce au service de la population qui débute ainsi dans l’arrière-boutique d’une petite ville de quelques milliers d’habitants, et qui allait faire grand bruit, bien au-delà de Landerneau. Son fondateur allait au passage s’enrichir considérablement, mais par ricochet pour ainsi dire, et il gardera une discrétion absolue sur les bénéfices engrangés de cette manière. Depuis que Michel Leclerc, le fils, qui a décidé d’accoler le prénom de son père Édouard au sien pour lui rendre hommage, a pris les rênes de l’entreprise qui n’a plus rien de familial, les mêmes principes ont dirigé l’action commerciale. La différence, c’est que Michel-Édouard n’a rien d’un autodidacte comme son père, qu’il a une solide formation économique et qu’il a la réputation méritée d’être encore plus dur que lui en affaires.
Alors quand il a promis que son enseigne allait compenser les augmentations de prix des marchandises en pratiquant des ristournes sur le ticket de caisse, comme il le fait déjà avec certains produits de marque distributeur, sans en escompter une fortune, j’imaginais un petit matelas permettant d’amortir un peu l’augmentation exponentielle de tous les produits de consommation courante, qui, chez Leclerc comme tous les autres distributeurs, ont flambé tout l’été et même avant. J’ai donc regardé avec intérêt et attention le décompte de mes achats de vendredi dernier, un panier tout venant sans produits très coûteux, et j’ai donc apprécié le geste commercial en bas du ticket qui m’a octroyé la somme faramineuse de 6 centimes d’euro, dont je me demande à quoi je vais bien pouvoir l’affecter. C’est ce qui s’appelle s’offrir une campagne de publicité à prix cassé ! Du fond du cœur, merci, Doudou !
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