Avez-vous peur ?
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 12 juin 2022 10:28
- Écrit par L'invitée du dimanche
À moins d’être comme le chevalier Bayard « sans peur et sans reproche », la réponse est sans doute affirmative.
On a tous connu ce sentiment d’inquiétude en présence ou à la pensée d’un danger réel ou supposé d’une menace déclenchant une peur… elle concerne aussi bien les humains que les animaux, elle est liée à la conservation par la prudence qu’elle génère, car elle est déclenchée par une stimulation ayant valeur de danger pour l’organisme. Son rôle serait donc entre autres de nous protéger en nous plaçant en alerte, elle nous stimule ou elle nous paralyse. On reconnaît ses effets par le rythme cardiaque qui s’accélère, par le souffle qui devient difficile, les mains moites, une douleur au ventre, des maux de tête, dus à la sécrétion de l’adrénaline qui est l’hormone de la peur.
Quand nous avons peur, l’adrénaline envoie des signaux aux deux amygdales crâniennes qu’on appelle aussi « les noyaux de la peur », signaux qui atteignent ensuite le cortex et mobilisent le système neuro-sympathique qui agit sur le cœur, le souffle !
Quand la peur n’a pas de raison réelle, cela s’appelle une névrose, où l’anxiété en tant qu’une peur sans objet réel et irrationnelle est un composant de maladie mentale… c’est comme si l’on s’envoyait un signal de détresse à soi-même qui résonne directement avec « notre enfant intérieur » que l’on ait 25 ou 60 ans.
Les peurs profondes ont un regret en commun, ne pas avoir été aimé comme on l’aurait désiré, de cet amour qui apporte la sécurité. On cherche en soi et dans son entourage, les signes qui symbolisent cette sécurité, s’ils sont aux abonnés absents, l’angoisse prend le dessus.
Dans le catalogue de nos peurs (peur du ridicule, peur de l’autre, peur du noir…), les grandes peurs sont celles de l’abandon, de l’échec, et bien sûr de la mort !
La première nous pousse à essayer de séduire physiquement ou intellectuellement pour réveiller l’admiration et le désir, ou à être altruiste, derrière la générosité sommeille souvent la peur larvée d’être délaissé !
La seconde nous pousse à rechercher la perfection (les plus grands exploits sont souvent dictés par la peur de l’échec)
La troisième a souvent été à l’origine de grands destins, de grands chefs-d’œuvre, on mise sur l’éternité pour laisser son empreinte, pour survivre à sa propre mort.
Bien sûr, il y a aussi les peurs exagérées qui deviennent des phobies, spécifiques (animaux, ascenseurs…) ou sociales (agoraphobie, proximité…), une personne sur 10 en a au moins connu dans sa vie, généralement les jeunes ou les ados, elles font partie du processus de développement.
La peur appelle souvent la colère : par exemple quand on ne supporte pas le retard d’une personne attendue ! Ce retard peut être interprété comme un manque de reconnaissance, et faire émerger la peur de l’abandon.
La colère nous empêche d’explorer nos peurs, nous privant de les comprendre pour les guérir, paradoxe, on peut avoir peur d’avoir peur.
On peut ne pas subir la peur, on peut l’exorciser, la dépasser, et retenir surtout qu’elle est un agent d’alerte salvateur, rappelez-vous : « la peur n’évite pas le danger ».
L’invitée du dimanche