Dansons la listériole
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 7 avril 2022 11:09
- Écrit par Claude Séné
Cette chanson figure dans l’album des Tri Yann, le Pélégrin, paru en 2001, à l’occasion des 30 ans d’existence du groupe celtique, et elle dénonçait déjà les dégâts de la malbouffe. 20 ans plus tard, et après une tournée d’adieu, le Kénavo tour, les papys bretons pourraient y ajouter quelques couplets, puisés dans l’actualité récente. Loi des séries ou pas, les informations inquiétantes pour la santé des consommateurs se sont succédé à un rythme accéléré ces derniers temps. Au point qu’on ne sait plus s’il faut se féliciter de la vigilance des autorités sanitaires, ou s’alarmer de la multiplication des alertes.
À tout seigneur tout honneur, commençons par la bactérie Listeria monocytogenes, identifiée dans plusieurs fromages fabriqués en Normandie à Livarot pour le compte de la marque bien connue Lactalys. La listériose, rare en France, peut provoquer la mort de 25 % des personnes infectées. La présence de cette bactérie est aussi un indicateur d’un problème d’hygiène dans le processus de fabrication, qu’il est nécessaire d’identifier pour y remédier aussi vite que possible. C’est une autre bactérie, de la famille des Escherichia coli, qui est mise en cause dans le décès de deux bébés, et des cas de syndrome hémolytique et urémique. Les enfants atteints auraient consommé des pizzas surgelées de la marque Buitoni, commercialisées sous la dénomination « Fraich’up », un parfait exemple de tromperie commerciale avec un produit, tout sauf frais. La troisième bactérie incriminée dans ce palmarès de la honte a pour nom salmonella typhimurium, et on l’a retrouvée dans des chocolats particulièrement destinés aux enfants, puisque la marque elle-même, signifie « enfants » en allemand. Là aussi, la publicité est trompeuse, avec des noms de produits tels que « kinder bueno » ou « schoko-bons » pour des chocolats médiocres, attirant le client avec des surprises de piètre qualité, relevant plus du gadget que d’un véritable cadeau, comme une vulgaire lessive du siècle dernier.
Les chocolats suspects, qui font l’objet d’un rappel, ont été fabriqués en Belgique pour le compte du groupe italien Ferrero, qui possède également les marques « mon chéri » et « Nutella », qui ne sont pas visées par l’enquête en cours. Je ne saurais trop recommander cependant d’éviter de consommer leurs produits, car l’ambassadeur de leur publicité nous a particulièrement gâtés en additionnant généreusement les friandises d’une huile de palme responsable d’une partie de la disparition de la forêt en Malaisie et en Indonésie après celle de l’Amazonie. Sans oublier le sucre, pour la moitié de la composition de la pâte à tartiner, qui en fait une bombe à retardement pour le risque d’obésité et l’addiction à toutes sortes de substances, licites ou non. Les rappels de produits suspects sont une bonne chose, mais ne sont que la pointe émergée de l’iceberg. Globalement la santé alimentaire est plutôt bien surveillée en France du point de vue microbiologique. On ne peut pas l’affirmer sur l’équilibre et la qualité gustative des aliments qui nous sont vendus.