Santé !

Le comportement de Vladimir Poutine est tellement éloigné de ce que l’on peut attendre du chef de l’état le plus étendu de la planète que beaucoup d’observateurs en ont déduit qu’il ne pouvait s’expliquer que par une maladie, physique ou mentale. Les rumeurs ont couru dès son accession au pouvoir en 1999 et n’ont pas cessé depuis. Il ne serait pas, loin de là, le premier dirigeant en exercice atteint d’une maladie grave. Déjà, en 1976, un journaliste et un médecin publiaient un livre, « ces malades qui nous gouvernent » dans lequel ils évoquaient la santé de plusieurs chefs d’état, et non des moindres, tels que Roosevelt, Kennedy et Staline.

En France, nous avons eu deux présidents gravement malades, Pompidou et Mitterrand, qui ont exercé leur mandat malgré leurs gros ennuis de santé. Les hypothèses sur le président de la Fédération de Russie vont bon train et se sont réactivées ces jours derniers sans avoir jamais totalement disparu. Vladimir Poutine pourrait être atteint, au choix, d’un cancer, de la maladie de Parkinson ou de démence, si l’on en croit certains services de renseignement. L’une ou l’autre de ces maladies pourrait affecter son jugement et son comportement, sans oublier les effets secondaires possibles liés aux traitements. Chacun a pu observer chez lui un empâtement du bas du visage, comparable à celui de Georges Pompidou, en moins marqué, quand il était soigné aux corticoïdes. Poutine aurait consulté régulièrement un spécialiste du cancer de la thyroïde, et le traitement prescrit pourrait être à l’origine de ses troubles du comportement.

Sans préjudice de la validité de l’hypothèse d’une maladie purement physique, on ne peut pas exclure totalement l’éventualité d’une affection mentale, connue sous le nom de syndrome d’Hubris, qui toucherait spécifiquement les personnes ayant accès au pouvoir. Comme tout syndrome, il présente tout ou partie d’une liste de symptômes, qui ne sont pas nécessairement tous présents dans chaque cas. Sur les 14 symptômes observables, Poutine en présente au moins 8, tels que le narcissisme, l’identification de sa pensée à celle de la population, sa confiance excessive et le mépris des critiques, l’isolement et la perte de la notion de réalité, l’impulsivité, la prise en compte exclusive de ses propres décisions sans souci de ses conséquences, le mépris du droit ou la conviction que ses décisions seront reconnues par l’Histoire. J’en passe quelques-uns, moins flagrants, mais trois de ces signes suffiraient à attester ce syndrome de toute puissance dont semble effectivement souffrir Poutine. Son narcissisme sans limites et son arrogance sans mesure seraient donc à l’origine de sa politique expansionniste dont l’Ukraine fait aujourd’hui les frais. Le problème avec des maladies du type syndrome, c’est qu’elles peuvent s’appliquer à beaucoup de personnes assez disparates, telles que celles qui sont réunies dans la nébuleuse des troubles autistiques. À bien y réfléchir, la plupart des symptômes listés ci-dessus peuvent s’appliquer également à Emmanuel Macron. À la bonne vôtre !